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Pac 22 pays européens se penchent sur la nouvelle politique agricole européenne

Vingt-deux pays de l'Union européenne se retrouvent jeudi à Paris pour réfléchir sur la nouvelle politique agricole commune (Pac) de l'après 2013, à l'invitation de la France bien décidée à rester l'une des principales nations agricoles mondiales.

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La réunion des ministres de l'agriculture des 22
à l'invitation de Bruno Le Maire (© Terre-net Média)
« Comme première puissance agricole européenne, j'ai toujours dit que la France doit être à la tête du mouvement de modernisation de la Pac », ne manque jamais de rappeler le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire. Désireux de défendre une Pac « ambitieuse » et « volontariste », le ministre se dit prêt « à des changements importants » dans la nouvelle Pac (2013 à 2020), dont le budget commencera à être négocié dans les semaines qui viennent.

Un texte doit être adopté lors de la réunion de jeudi qui se tiendra dans la matinée en présence des 22 ministres et secrétaires d'Etat à l'Agriculture européens. Ce document devrait insister entre autres sur l'aspect « stratégique » de l'agriculture --un thème cher au ministre français mais insuffisamment, selon lui, mis en exergue au niveau mondial-- et une nécessaire régulation des marchés agricoles.

Donner du « sens » à la Pac

La Pac est « un bien public européen », basé sur « l'indépendance alimentaire, la sécurité sanitaire » de l'Europe, un modèle qui selon M. Le Maire « pourrait servir à l'ensemble de la planète ».

Le ministre complète sa stratégie en défendant aussi l'idée qu'il faut d'abord donner du « sens » à la politique agricole européenne avant de décider du montant de son budget. Ainsi, selon lui, la « légitimité » de cette nouvelle Pac, « ce ne sont pas les agriculteurs » mais « l'alimentation des 500 millions de citoyens européens ». « C'est un renversement majeur », mais à ses yeux « nous devons tous plaider pour cette révolution intellectuelle » : « c'est parce que nous défendrons l'idée d'une bonne alimentation pour 500 millions de citoyens européens que nous pourrons réclamer davantage pour les agriculteurs français qui feront cette alimentation ».

Un observateur de la commission européenne devrait être présent

En novembre, à l'annonce de cette réunion, M. Le Maire avait précisé que l'objectif était « de se mettre en ordre de bataille afin de défendre une politique agricole commune forte, une Pac rénovée ». Seuls les 21 pays qui ont rejoint ces derniers mois le mouvement de contestation lancé par la France pour un maintien d'une politique agricole européenne ont été conviés à cette « réunion de Paris » ou G-22.

Ce mouvement était parti tout d'abord de la France et de l'Allemagne, deux pays confrontés aux protestations de leurs éleveurs laitiers qui dénoncent la baisse des prix. Cinq pays européens n'y participeront pas: le Danemark, le Royaume-Uni, la Suède, les Pays-Bas et Malte. La Commission européenne devrait envoyer un observateur, selon le ministère de l'Agriculture. La Grande-Bretagne a pris la mouche, invoquant mardi un problème d'agenda pour expliquer l'absence de son ministre de l'Agriculture Hillary Benn à la réunion de Paris.

Le budget de la Pac absorbe 47 % du budget total de l'UE

A l'heure actuelle, le budget de la Pac (aides directes aux agriculteurs et développement rural) absorbe à lui seul 47% du budget total de l'UE qui s'élève à 116 milliards d'euros en 2008. Les Britanniques, adversaires historiques de la Pac, et les pays du Nord de l'Europe dénoncent depuis des années cet état de fait et réclament une renationalisation du système. La France, avec un montant de 10 milliards d'euros, est aujourd'hui la principale bénéficiaire des aides Pac, une position qu'elle ne pourra plus garder dans les années à venir quand les nouveaux Etats membres d'Europe de l'Est bénéficieront de subventions plus importantes.

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