L’impact de la Pac 2010 sur les exploitations de grandes cultures provençales Une perte de 45 euros d’aides par hectare
Avec le changement des règles de la Politique agricole commune, Arvalis a cherché à quantifier l’impact de la nouvelle Pac sur une exploitation typique. La simulation fait état d’une perte de 45 €/ha, potentiellement récupérable avec plus de rotations. Explications.
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Avec le changement des règles de la Politique agricole commune, Arvalis a cherché à quantifier précisément l’impact de la Pac 2010 sur une exploitation typique de la région Paca : une exploitation grandes cultures irriguées, s’appuyant sur 60 ha de blé dur, 21 ha de maïs, 10 ha de légumes et 9 ha de gel a donc servi de base pour calculer en monnaie sonnante et trébuchante l’impact de la nouvelle Pac.
La situation de départ est la suivante, sur une base 100 : les Droits à paiement unique (Dpu) représentent 70%, les aides recouplées (avant 2010) représentant les 30% restant, ventilées de la manière suivante : ‘aide au blé dur’ 14% et ‘aides recouplées autres céréales’ 16%.
Des Dpu rognés chaque année
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Ainsi, dans le cadre de la nouvelle Pac, les 70% de Dpu restent en place, de même que l’aide blé dur (14%). Par contre, les aides recouplées autres céréales sont réduites de moitié (il reste donc 8%) dans le cadre de l’article 63 et constituent l’aide de découplage de base Cop. « Mais chaque année, les Dpu sont rognés par l’article 68. On obtient donc les Dpu de l’exploitation auxquels s’ajoute le recouplé blé dur. En comparant la situation de 2008 avec la situation de 2010, on constate que le différentiel représente en moyenne 45 euros d’aides par hectare en moins pour l’ensemble de la production blé dur de la région. »
Les rotations vont-elles changer ?
Où récupérer cette perte ? Pour tenter de répondre à cette question, Stéphane Jezequel a présenté les simulations réalisées par Arvalis en se basant sur des hypothèses de prix 2010. « C’est là toute la difficulté, car on ne connaît déjà pas les prix 2009. Alors ceux de 2010 ! Mais nous avons tenté l’exercice, avec toutes les précautions à prendre sur les chiffres. L’essentiel est bien de voir les tendances, sachant que nous souhaitions surtout voir si l’application de la Pac 2010 allait inciter les agriculteurs à modifier leurs rotations », les têtes de rotation en région Paca étant le colza, le tournesol et le pois.
L’ingénieur a donc posé des hypothèses de prix : blé dur (200 €/t), blé tendre (120 €/t), orge (100 €/t), maïs (110 €/t), pois (150 €/t), colza (260 €/t), soja (240 €/t), tournesol (240 €/t) et sorgho (100 €/t), de même que des hypothèses de rendements, variables en fonction de la situation de l’exploitation située en zone séchante, en coteau, en plaine sans irrigation ou en plaine mais avec irrigation.
Pour chaque situation, une ou plusieurs rotations sont comparées par rapport à un blé dur sur blé dur dont le rendement varie de 22 q/ha en zone séchante à 65 q/ha en zone de plaine irriguée (cf. graphique 1 ci-dessous).
Graphique 1 : Rentabilité avec un prix du blé dur à 200 €/t. (© Arvalis, novembre 2009.) |
On note ainsi qu’en conditions séchantes, la rotation permet de dégager une marge nette supplémentaire de 33 €/ha, ou bien de 60 €/ha en coteau, de 18 €/ha en plaine non irriguée ou encore de 85 €/ha en plaine irriguée avec rotation et cultures en dérobé (moutarde ou soja).
« Mais cela suppose de bien réussir ses têtes de rotation et ce n’est pas simple sous nos climats quand on est habitué à faire du blé sur blé. Il faut que l’exploitation dispose en outre de tout le matériel nécessaire à cette nouvelle culture, sans oublier la compétence agronomique, l’envie et le temps de s’y engager. »
Ces marges nettes gagnées vont évidemment changer « en fonction du prix de vente du blé » poursuivait Stéphane Jezequel en présentant la simulation avec un prix de vente du blé dur à 150 €/t (cf. graphique 2) ou bien à 250 €/t (cf. graphique 3).
Graphique 2 : Rentabilité avec un prix du blé dur à 150 €/t. (© Source : Arvalis, novembre 2009.) |
Graphique 3 : Rentabilité avec un prix du blé dur à 250 €/t. (© Source : Arvalis, novembre 2009.) |
« Bien sûr, sur le papier, c’est facile ! » résumait l’ingénieur d’Arvalis. « Mais avec ces simulations, notre prétention est surtout de donner des idées de rotations et d’itinéraires culturaux, idées que nous allons d’ailleurs tester au travers d’essais dans les années à venir. »
Ce qu’il faut retenir
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