Login

Confédération paysanne La Lma, « un nouveau projet de désengagement de l’Etat »

Selon le syndicat de Bagnolet, le projet de loi de modernisation agricole, « bâti dans la précipitation », suscite à la fois « incompréhensions, interrogations et inquiétudes ». La contractualisation et la réorganisation des filières sont « un rideau de fumée mis en avant par le ministère de l’agriculture ». Ils ne peuvent en aucun cas constituer « la base d’une nouvelle politique agricole commune avec des rapports équitables entre producteurs et transformateurs ».

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.


La confédération paysanne n'approuve
pas le projet le Lmap. (© Terre-net Média)
La Lma n’est pas l’esquisse de la nouvelle politique agricole à laquelle aspire de tous ses vœux la Confédération paysanne. Le projet de loi, confirme, selon le syndicat de Bagnolet, « la volonté politique de l’Etat de se décharger de toute contrainte vis à vis du monde agricole ». « Le gouvernement s’en remet aux interprofessions pour réguler la production et pour définir des rapports équitables entre producteurs et transformateurs. Il s’en remet aussi aux assureurs pour couvrir les risques qui ne le sont pas actuellement en leur versant des fonds publics pour rempir cette nouvelle fonction ».

Source d’inquiétudes, le projet de loi contient aussi, selon la CP, des outils qui précarisent le statut d’exploitant. En production laitière, « en passant des quotas à la contractualisation, le paysan perd son Cdi pour passer en Cdd ». Et l’article 13 de ce même projet de loi relatif au statut d’agriculteur-entrepreneur conduit à « fabriquer une machine à trier les paysans, à séparer ceux qui pourront avoir accès aux aides, en respectant les règles d’éco-conditionnalité, des autres. Ce qui aboutira immanquablement à une forte réduction du nombre d’agriculteurs ».

Enfin, « cette ‘petite loi’, que « nous avons découvert lors de la réunion du conseil supérieur d’orientation, suscite non seulement des inquiétudes, mais aussi incompréhensions et interrogations ».

« Incompréhensions car de nombreux points traités dans les articles renvoient à des futures ordonnances comme si le gouvernement avait peur du Parlement ».

« Interrogations car, si selon le premier chapitre du projet de loi, il revient au gouvernement de définir une politique de l’alimentation, il ne dit pas si elle reposera sur une politique agricole ambitieuse avec le souci de maintenir des paysans nombreux ».

De vielles recettes (Modef) 

« Le gouvernement par ce projet de loi fait semblant de gesticuler mais n’apporte aucune réponse à la crise structurelle qui frappe l’agriculture, il s’est enfermé dans une idéologie destructrice. »
« Aucun enseignement n’a été tiré de la crise et de ses causes, on poursuit dans la même ligne que la loi précédente avec une thérapie libérale qui a démontré sa nocivité. »
« Le gouvernement comme ses prédécesseurs ne jurent que par la concentration restructuration de l’offre mais l’extrême concentration des coopératives aujourd’hui n’a à ce jour pas réglé la question des prix agricoles. »
« L’agriculture souffre d’une sous rémunération du travail paysan due à des prix qui ne couvrent pas les coûts de production alors le gouvernement se propose d’observer et de contractualiser. Cette possibilité de contractualisation existe déjà dans la loi y compris avec la fixation d’un prix plancher, mais elle n’a jamais été appliquée par l’interprofession et par le gouvernement qui se refusent à contrevenir aux règles de liberté des prix et de la libre concurrence. » 

Pour en savoir plus sur le projet de loi de modernisation agricole, cliquez ici

A lire aussi Retour
Loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche - Le conseil des ministres confirme le projet de loi

 

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement