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Fertilisation blé dur En 2010, les économies d’azote sont possibles !

Sur blé dur, le premier apport d’azote doit être calqué sur le reliquat réalisé à 3 feuilles en novembre/décembre.

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Avant de faire les apports d'azote, faire des "analyses de sol par
prélèvements de deux échantillons de terre (60 cm et 30 cm
de profondeur) permettant de quantifier le reliquat
azoté sortie hiver."
(© Terre-net Média)

Cette année, le niveau de reliquat semble être deux fois plus élevé qu’en 2009, mais aussi très hétérogène d’une parcelle à l’autre. Or, ce reliquat conditionne le niveau du premier apport d’azote.

 

En 2009, les reliquats étaient au plus bas avec en moyenne et selon Arvalis, moins de 40 unités d’azote NO3 dans les 60 premiers cm du sol. Cette année les reliquats semblent plutôt élevés, « probablement autour de 70-80 unités d’azote, soit environ deux fois plus que l’an dernier », explique Philippe Braun, ingénieur Arvalis.

Grande variabilité régionale

Mais ces reliquats se caractérisent également par très grand variabilité en région : « il y a des parcelles où l’on a trouvé à l’automne 2009 moins de 20 U, d’autres plus de 150-200 unités. Pour les premières, le blé sera en carence dès qu’il commencera à pousser. Pour les secondes, notamment dans les zones très fertiles comme les marais autour du Thor, ou vers l’Isle-sur-la-Sorgues, on peut avancer sans trop se tromper que les agriculteurs vont faire de belles économies d’azote car le sol suffira amplement à subvenir aux besoins du blé ».

Cette hétérogénéité rappelle donc, une fois encore, qu’il est important d’aller vérifier l’état du reliquat dans ses parcelles.

Un premier apport d'azote stratégique

La question posée par Philippe Braun est celle de l’importance du 1er apport d’azote. « Doit-on décaler ou non ce premier apport ? Quelle dose apporter ? », interrogeait-il le 19 novembre dernier à l’occasion de la rencontre régionale Arvalis qui se tenait en Avignon.

En cas de bonne implantation du blé, le gain de rendement amené par un premier apport a été évalué autour de 5 q/ha. « Le fait d’avancer les 40 unités pour faire taller un blé bien implanté permet de faire gagner quelques quintaux, de l’ordre de 5 à 7 q/ha, quand le reliquat d’azote nitrique dans le sol à trois feuilles est inférieur à 40 unités d’azote sur les 60 cm. Au-delà de 40 unités, l’enjeu de l’apport est très modeste, de l’ordre de 2-3 quintaux. Mais attention, au-delà de 100 unités de reliquat, le fait d’amener de l’azote à 3 feuilles est plus dangereux que constructif puisque cela génère des risques de dégâts de verse… Or, c’est le cas cette année, donc faites bien attention ! »

 

Engrais foliaires : quelle est leur efficacité réelle ?

En 2009, Arvalis a mené une série d’essais sur l’influence des engrais foliaires censés améliorer l’efficacité de l’assimilation des engrais par la plante. Ont ainsi été testés le Cedazote, l’Azo-speed et l’Azofol (Agronutrition), le Safe N300 (Yara) et le N Eco 18 (Xena), un bio-stimulant.

« En réalité, la valeur des engrais foliaires est celle de la quantité d’azote qu’ils apportent et est équivalente à l’ammonitrate. Ils ne font ni mieux, ni moins bien. Par ailleurs, en complément d’un apport d’ammonitrate, les bio-stimulants n’apportent pas de gain supplémentaire de rendement. En résumé, le fractionnement de l’azote en trois apports reste le meilleurs compromis pour assurer productivité et qualité ; on peut également dire que l’ammonitrate reste l’engrais de référence », expliquait le 19 novembre dernier Philippe Braun, ingénieur régional Arvalis.

En ces temps de crise, ces résultats peuvent permettre d’éviter de dépenser de l’argent pour rien.

Quand l’accès à l’azote est difficile, par exemple après un excès d’eau hivernal, une mauvaise implantation ou une période de sécheresse lors du 2e apport, l’enjeu devient plus important : le fait d’amener cet azote peut en effet générer une augmentation de l’ordre de 6 à 10 q/ha.

 

Enfin, pour les situations très difficiles, comme un semis tardif avec un précédent riz, un sol sableux, l’impact de ce premier apport peut aller jusqu’à 15 q/ha supplémentaires.

40 unités suffisent

Quand les conditions d’accès à l’azote sont difficiles, la question suivante est de savoir combien apporter.

Les analyses faites par Arvalis montrent qu’en général 40 unités suffisent lors de ce premier apport, notamment quand l’implantation est bonne. Cas particulier : en cas de sécheresse au début de la montaison, 80 unités au lieu de 40 U permettent de compenser les difficultés, en particulier lorsqu’il y a besoin d’avancer en culture. « Mais forcer la dose d’azote n’amène rien, voire est plus pénalisant. En moyenne, 40 unités suffisent pour ce premier apport. »

Enfin, dernière question : peut on réaliser un 1er apport un peu plus tardif, au stade 4-5 feuilles plutôt que 3 feuilles ? Dans ce cas, tous les résultats montrent que retarder le premier apport entraine une réduction du gain potentiel amené par ce premier apport d’environ 40%.

« Dans tous les cas, quand il existe un risque de carence d’azote précoce, il est bien plus important d’amener l’azote dès le stade 2-3 feuilles que d’augmenter la dose » conclut Philippe Braun.

Reliquats sur 60 cm Blé précoce et bien implanté Blé mal enraciné ou risques (pertes d'azote, sécheresse à 1 cm)
> 30 U Apport de 30-40 U/ha Apport de 60-65 U/ha
30 U < x < 60 U 0 U (si croissance rapide) ou 30 U/ha (si croissance lente) Apport de 30-40 U/ha
60 U < x < 80 U 0 U Apport de 20-30 U/ha
> 80 U 0 U 0 U

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