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Au salon de l'agriculture L'absence de Sarkozy à l'inauguration passe mal

Au salon de l'agriculture, les agriculteurs qui terminaient vendredi leur installation, s'étonnaient à peine de l'absence de Nicolas Sarkozy à l'inauguration samedi, signe pour beaucoup de son désintérêt pour le monde agricole et de sa crainte d'être fraîchement accueilli.

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Les agriculteurs attendent la visite des politiques,
un peu déçus de l'absence de Nicolas Sarkozy à l'inauguration.
(© DR)
« Franchement, c'est indigne d'un président de la République. Moi je trouve ça honteux qu'il n'ait pas le courage de venir nous voir. Il vient samedi prochain pour la fermeture, mais nous, on ne sera plus là », regrette un producteur de lait, arrivé dès vendredi avec les autres éleveurs pour préparer ses bêtes avant l'ouverture du salon et qui s'en ira mardi. « Il évite de se faire recevoir comme un malpropre, c'est clair », assure un producteur laitier breton qui veut garder l'anonymat, comme la plupart des agriculteurs interrogés.

Beaucoup des producteurs de lait, frappés par une grave crise depuis des mois et en pointe de la contestation dans le monde agricole, voient dans cette absence le signe d'une fracture entre le chef de l'Etat et le monde agricole. « De toutes façons, il s'en fout du monde agricole », lance un éleveur breton.

Nombreux sont ceux qui évoquent la première participation du chef de l'Etat au salon il y a deux ans, marquée par le fameux « Casse-toi, pauvre con ! » lancé à un visiteur qui ne voulait pas lui serrer la main. « Evidemment, il pâtit de la différence avec Chirac. Lui n'a jamais raté une inauguration de salon. Il venait, il mangeait, il savait faire », estime un éleveur porcin.

D'autres disent ne pas avoir « grand chose à faire » de l'absence du président Sarkozy samedi. « Qu'il soit là ou pas, ça change quoi ? », s'interroge Patrick Boit, un syndicaliste agricole de la région de Montbéliard. « S'il vient samedi, ça ne règlera pas les problèmes des agriculteurs », ajoute-t-il, avant d'entamer son déjeuner.

Plus généralement, beaucoup voient dans l'absence du chef de l'Etat à l'inauguration le signe d'un désintérêt général du monde politique pour un secteur en crise. « Les politiques ne nous servent pas à grand-chose », résume un éleveur. « Mais pour le symbole, il aurait quand même pu venir », lâche, en soupirant, un producteur laitier.

« Qu'il soit là ou pas, ça change quoi ? »

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