Débat Bagarre européenne en perspective pour la Pac 2013, selon un expert
Alors que le salon de l'agriculture ouvre ses portes samedi à Paris, Jean-Christophe Bureau, professeur d'économie à AgroParisTech estime que la révision de la Politique agricole commune (Pac) à partir de 2013, devrait donner lieu à de vifs affrontements entre Européens.
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Une "bagarre" autour du budget européen à prévoir? (© Terre-net Média) |
Q: Faut-il s'attendre à une bataille entre Européens au sujet de la réforme de la Pac ?
Réponse: "La bagarre va être encore plus forte qu'en 2005 lorsqu'il s'agissait de travailler sur les perspectives financières 2006-2013. La Pac, c'est environ 30 % du budget européen, auxquels s'ajoute le développement rural; l'ensemble fait 40 à 45 %. Il y a beaucoup de convoitise autour de ces budgets puisqu'on a besoin de financer d'autres politiques, la recherche, le contrôle de l'immigration, les technologies de communication... Il y aura donc sans doute un clash, sachant que le Royaume-Uni a tout un tas d'armes dans sa manche, notamment les rabais britanniques qu'avait négociés Margaret Thatcher: ils souhaitent échanger la fin de ce rabais contre la fin de la Pac, ça leur donne un poids très important.
Q: Quelles sont les voies de réforme défendues par les différents camps européens ?
R: Il y a un ensemble de pays traditionnellement hostiles à la Pac, comme le Royaume-Uni, qui veulent une alimentation bon marché et n'ont pas peur d'importer d'autres pays. D'autres comme la Suède, les Pays-Bas, le Danemark, la République tchèque, sont plutôt dans le camp britannique mais veulent une plus grande ouverture, la libéralisation des marchés pour pouvoir exporter facilement. Et il y a un clan très attaché à la Pac, avec la France et des nouveaux membres comme la Pologne et la Roumanie. La Pac, c'était assez simple quand on avait six pays, avec des agricultures très familiales, mais maintenant on a de très grandes fermes en Europe de l'Est, on en a de très petites ailleurs, les intérêts sont très divergents.
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