Opérations de sortie d'hiver Apport azoté, soufré et désherbage

 

L’apparition de pointes blanches au bout des racines, ou de nouvelles jeunes racines, indique un redémarrage de la végétation. (© DR)

François Dumoulin et Jean-Pierre Josselin, conseillers grandes cultures de la chambre d’agriculture de l’Oise, expliquent que, du point de vue agronomique, les apports d’azote sur colza peuvent attendre le redémarrage franc de la végétation.

 

« Le premier apport se limitera à la moitié de la dose totale prévue, à condition que celle-ci n’excède pas 80 unités, le reste attendra fin mars. » Les biomasses moyennes en entrée d’hiver se situaient à 1,05 kg/m². En sortie d’hiver, elles atteignent, pour la majorité des parcelles, 0,8 kg/m².
François Dumoulin conseille, par ailleurs, d’apporter « 60 à 70 unités en sols filtrants, et 40 à 50 unités en limon profond, de soufre sous forme sulfate, au début de la montaison au stade C2 lorsque les entre-nœuds sont visibles. Cette année, il situe ce stade entre le 15 et 20 mars. » 

Désherbage de rattrapage

Des conditions climatiques poussantes peuvent rendre nécessaire une opération de rattrapage du désherbage. « Contre le gaillet dans les parcelles de colza, le Chrono à 1 kg est le plus adapté. Il peut s'appliquer sans problème de sélectivité jusqu'au stade D1. Sur ray-grass, préférez le Stratos. Les applications de Centurion, Ogive ou Foly R sont déconseillées en sortie d'hiver pour des raisons de sélectivité. Sur vulpin, choisissez un produit de la famille des Fop (Agil, Fusilade) sans restriction. Eviter maintenant les applications de Kerb pour des soucis de moindre efficacité. »

Dans les féveroles, en présence d’une flore complexe, « une association à base de Challenge 1,5 l à 2 l, Nirvana à 2 l et Centium à 0,15 l sera parfaitement valorisée ». Dans les situations à moindre problématique, « une association Challenge 2 l et Nirvana 3 l, ou Challenge 2,7 l et Prowl 1,5 l sera suffisante ». Le pois peut profiter des mêmes stratégies de désherbage que la féverole « sachant que des solutions efficaces et plus économiques en post-levée existent ».

En blé, la semaine dernière, quelques créneaux favorables ont permis d’appliquer les sulfonylurées (températures plus poussantes, sol humide, créneaux horaires moins venteux). « Cette semaine le retour de températures hivernales empêche de poursuivre ces interventions. »

Nombre de talles satisfaisant

L’observation des racines dans les parcelles de blé met en évidence un léger redémarrage de la végétation. Les semis précoces affichent souvent déjà quatre voire cinq talles, à plus de trois feuilles par pied, maître brin compris. « 200 pieds par m² donnent 800 à 1 000 épis potentiels, l’objectif étant de 450 à 600, selon les variétés et le mode de conduite (conventionnel ou intégré). Autrement dit, malgré la rigueur de l’hiver, 100 à 140 pieds/m² suffiraient. »

Retrouvez le bulletin « En arpentant champs et prairies » complet sur le site de la chambre d’agriculture de l’Oise.