Acheter des terres agricoles Un pari peu risqué et susceptible de rapporter gros
Acheter des terres agricoles constitue un investissement peu risqué et potentiellement lucratif, compte tenu de la croissance de la population mondiale, qu'il va bien falloir nourrir.
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L'achat de terres agricoles, un investissement peu risqué et souvent rentable... (© Terre-net Média) |
L'écrivain Mark Twain conseillait, il y a déjà plus de 100 ans, d'« acheter de la terre, on n'en fabrique plus.» La population mondiale va augmenter de 50 % d'ici 40 ans, pour passer de 6 milliards en 2008 à 9 milliards en 2050. Actuellement, 1,5 milliard d'hectares de terre sont cultivés dans le monde, et en raison des hausses de productivité, il va falloir trouver 120 millions d'hectares supplémentaires d'ici l'an 2030, souligne Olivier de la Selle, consultant auprès d'AgriFrance, division de BNP-Paribas, spécialisée dans le foncier rural.
Compte tenu de cette réalité, une véritable « course aux surfaces » se déroule dans le monde, « à une échelle parfois gigantesque ». Le terrain de chasse de cette course se situe en Afrique et en Amérique Latine en particulier où « nous assistons depuis 4 ou 5 ans à une véritable ruée sur les terres potentiellement arables », observe M. de la Selle.
Entre 15 et 20 millions d'hectares de terre sont en ce moment l'enjeu de négociations dans le monde
Un marché qui intéresse aussi bien les investisseurs publics que privés. Entre 15 et 20 millions d'hectares de terre sont en ce moment l'enjeu de négociations, principalement en Afrique mais aussi en Asie, précise-t-il. Ainsi, la Chine projette d'investir dans les palmiers à huile au Congo, où elle négocie l'achat de 2,5 millions d'hectares de terre.
L'huile de palme est la plus consommée au monde, avec une part de marché de 25 %. Elle est utilisée dans la cuisine, mais peut aussi servir de carburant après transformation. Outre, la Chine, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis ont investi massivement en Afrique et ont racheté respectivement 500.000 hectares de terres en Tanzanie et 400.000 hectares au Soudan.
A Madagascar, l'entreprise sud-coréenne Daewoo Logistics a bien tenté d'y exploiter 1,3 million d'hectares de terres, mais la population s'est révoltée, et le projet a échoué. Là, une entreprise indienne, la société Varun, s'intéresse à 465.000 hectares. Deux pays africains proposent également des terres à céder, le Mozambique, avec 13 millions d'hectares et l'Ethiopie, avec 1,6 million d'hectares.
Et 6 % des forêts de Lettonie appartiennent déjà à des étrangers par exemple
« La Chine est en train de déferler sur l'Afrique », affirme M. de la Selle, relevant la présence d'un million d'agronomes chinois sur le continent noir qui travaillent dans onze centres de recherche et de développement. La Chine, avec seulement 9 % des surfaces cultivées dans le monde mais totalisant 20 % de la population mondiale, a un besoin vital de trouver des surfaces arables.
Côté privé, rappelons par exemple que le groupe italien Benetton a acquis un million d'hectares en Argentine, pour produire de la laine ou encore que la société finlandaise, Tornator, vient d'acquérir 12.000 hectares de forêts en Roumanie. Et 6 % des forêts de Lettonie appartiennent déjà à des étrangers.
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