Crise agricole Le plan de soutien Sarkozy devra être "complété" (Forissier)
Le plan de soutien accordé aux agriculteurs pour faire face à la crise devra être "complété", a affirmé à l'Afp vendredi Nicolas Forissier, chargé du suivi de ce plan annoncé en octobre par Nicolas Sarkozy et déjà revu à la hausse.
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Nicolas Sarkozy en visite en exploitation. (© Terre-net Média) |
Mais, selon le député Ump de l'Indre, « il faudra quand même compléter dans certains territoires pour avoir une aide parfaitement équitable et très efficace », affirmant ne pas être en mesure pour l'instant d'évaluer la somme supplémentaire nécessaire. « Cela dépendra d'une analyse fine à faire département par département (...) pour bien regarder si toutes les aides ont bien été utilisées » en totalité, a-t-il ajouté.
M. Forissier cite notamment l'enveloppe « insuffisante » pour la prise en charge des cotisations à la Msa (mutualité sociale agricole). Cette aide directe de 50 millions d'euros a été entièrement dépensée alors certains départements comme le Vaucluse, où les exploitants emploient beaucoup de main d'œuvre (viticulture, fruits et légumes) sont encore en grande difficulté.
Le secteur est « dans un état de découragement et d'angoisse face à l'avenir » qu'il « ne faut pas mésestimer »
« La tension reste très grande dans le monde agricole », selon le médiateur. Le secteur est « dans un état de découragement et d'angoisse face à l'avenir » qu'il « ne faut pas mésestimer », a ajouté le député. Il a constaté que si « le secteur n'est pas en moyenne très endetté (...) il y a des situations très contrastées ». Les jeunes agriculteurs ou les exploitations qui ont investi pour, par exemple, se mettre aux normes, sont les plus en difficultés.
Au 1er avril, 79.000 prêts de trésorerie pour un montant de 1,62 milliard d'euros ont été octroyés aux agriculteurs, selon son décompte. « La demande sur les prêts de trésorerie a été très rapide et exponentielle » en raison de la simplicité de la procédure, a-t-il expliqué. Parallèlement, « 4.000 dossiers sont en cours d'instruction » pour un autre type de prêts, dits de « consolidation des annuités 2010 », en clair qui permettent de repousser le remboursement des emprunts. « Ces prêts, plus compliqués et plus lourds, sont beaucoup moins demandés », a constaté M. Forissier.
Les agriculteurs ont vu leurs revenus chuter de 34 % en 2009 après avoir déjà baissé de 20 % l'année précédente. Considéré comme « stratégique » pour la France, ce secteur est confronté à la plus grave crise de ces trente dernières années. Le chef de l'Etat avait annoncé le 27 octobre un plan d'urgence d'1,65 milliard d'euros, dont un milliard en prêts bonifiés et 650 millions d'aides directes. Devant l'ampleur de la demande, le président a annoncé, lors du salon international de l'Agriculture à Paris début mars, un coup de pouce supplémentaire de 800 millions d'euros de prêts bonifiés et de 50 millions d'aides directes.
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