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Comité de suivi « grandes cultures » « Le gouvernement joue la montre » (Nicolas Jacquet, président de l'Opg-CR)

Les réunions du comité de suivi « grandes cultures » sont l’occasion pour les syndicats de faire part d’un certain nombre de revendications visant, par exemple, à améliorer le fonctionnement des marchés au profit des producteurs de céréales. En réponse, le gouvernement n’aurait que des « mesurettes » à proposer selon Nicolas Jacquet, président de l’Opg, émanation de la CR.

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Nicolas Jacquet participe au comité
de suivi au nom de la CR. (© Terre-net Média)
«Le gouvernement joue la montre ». Selon Nicolas Jacquet, président de l’Opg, il attend la fin de l’année en espérant que le redressement des marchés permettra de compenser, grâce à de meilleurs cours, la baisse des aides Pac. Surtout qu’en ces temps de rigueur, l’heure n’est plus aux aides exceptionnelles et aux soutiens. Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture craint de devoir faire des coupes budgétaires et ne pas pourvoir tenir certains de ses engagements.

Rien d'étonnant dans ces conditions que « le gouvernement n’ait que des ‘mesurettes’ à proposer », affirme Nicolas Jacquet qui participe au nom de la CR au comité suivi « Grandes cultures » réuni la semaine dernière au ministère de l’Agriculture.

« De plus, certaines d’entre elles ont trait aux  "marchés" et ne servent que la filière. Elles vont dans les sens des revendications d’Orama sans réellement servir les intérêts des agriculteurs : le lissage des revenus (mesures rappelées aux représentas des Frsea reçus le 5 mai par Bruno Le Maire – voir encadré) et l’extension des Dpa n’ont de sens que si les agriculteurs ont des revenus ! ».

L’Opg profite des réunions du comité de suivi « pour secouer le cocotier », assure Nicolas Jacquet. Les revendications de l’Opg portent sur la suppression des taxes affectées (Tfa de 0,36 €/t soit 20M€) et des Cvo  «Recherche » et « Intercéréales » entre autres. L’Opg reprochant par ailleurs à « FranceAgriMer de subventionner les constructions d’unités de stockage avec les sommes collectées auprès des agriculteurs ».

A propos de la compétitivité de la filière céréalière. Nicolas Jacquet déplore que « les études envisagées par le gouvernement se limitent à comparer la France aux autres pays membres de l’Union en omettant par conséquent les grands pays exportateurs où les céréaliers ont accès à des intrants à des prix bien meilleur marché ! »

Un sondage Opg

Soucieuse de représenter les attentes des agriculteurs (céréaliers et éleveurs) et donc de les défendre, l’Opg organise un sondage (par mail, par fax et sur des forums internet) pour connaître leur avis sur cette obstruction à la libre commercialisation des céréales. Les résultats de ce sondage seront présentés au ministère de l’Agriculture, qui pourra ainsi apprécier objectivement l’opinion des agriculteurs.
Dans un communiqué publié le 11 mai dernier, l’Opg va plus loin dans ses revendications. Elle rappelle que le deuxième comité de suivi « grandes cultures » du 6 mai a été l’occasion « d’aborder la question de la libéralisation du commerce des céréales, en supprimant l’obligation de recours à un organisme collecteur agréé, pour laisser la possibilité de transactions entre les producteurs et les éleveurs ou d’autres utilisateurs et ainsi favoriser le développement de circuits courts. »

« La notion de collecteur agréé est une spécificité française qui n’existe dans aucun autre état-membre ni chez nos concurrents des pays tiers. Un céréalier belge, allemand ou espagnol peut vendre directement ses récoltes à qui bon lui semble. En France, cette règle ne concerne que les céréales. Alors qu’un viticulteur, un maraîcher ou un producteur de fromage de chèvre peuvent vendre directement, cela est interdit à un céréalier. »

Les mesures rappelées par Bruno Le Maire aux représentants de la Frsea

Dans le cadre du suivi de la situation des filières grandes cultures, Bruno Le Maire, ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, a reçu le 5 mai 2010 les représentants des Fédérations régionales des syndicats d’exploitants agricoles (Frsea)

Le ministre leur a rappelé « sa volonté d’aider la filière des grandes cultures à résoudre les problèmes conjoncturels et structurels auxquels elle se trouve aujourd’hui confrontée ». Il avait également souligné son attachement à apporter des solutions concrètes .

Les mesures proposées pour aider la filières et annoncées par le président de la République le 6 avril dernier dans l’Essonne sont : 

  • Possibilité de différer en 2011 une partie de l’imposition due au titre de l’année 2010 pour les exploitants agricoles qui ont opté pour le système de la moyenne triennale;
  • Possibilité de déduire sur le plan fiscal une partie des cotisations sociales acquittées par
    anticipation;
  • Autorisation d’utiliser, dès l’été prochain, des camions de 44 tonnes, dans le secteur de
    l’agriculture et de l’agroalimentaire.

 

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