L'avenir de la déshydratation Ce qu’en pensent les dirigeants
Des dirigeants et spécialistes donnent leur vision des perspectives d'avenir de la filière luzerne. Entre Pac, dépendance aux protéines et place de la production française en Europe, voici leur éclairage.
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"De nouvelles valorisations se dessinent." (© Terre-net Média) |
La production de luzerne a chuté de 25 % suite au premier bilan de santé de la Pac en 2006, faisant passer les surfaces de 90-100.000 hectares à 75.000 ha. Cependant, la filière a entamé sa restructuration dès 1995. Elle s’est accélérée en 2006 et se poursuit aujourd’hui. La filière doit préparer le terrain pour l’après 2012, pour compenser la perte de l’aide couplée. A l’échéance 2011, l’usine de déshydratation ne fera plus office d’intermédiaire pour la distribution des aides.
Une Mae pour la luzerne déshydratée
Les atouts de la luzerne cadrent parfaitement avec les objectifs du Grenelle et le plan Ecophyto. Nous travaillons donc, avec les ministères de l’Ecologie et de l’Agriculture, à l’élaboration d’une Mesure agri-environnementale qui recréerait le lien entre le producteur et l’usine de déshydratation.
Le marché seul aura du mal à donner de la rentabilité à la luzerne qui se décline déjà en une trentaine de produits. De nouvelles valorisations se dessinent. La filière a, par exemple, obtenu son homologation pour une utilisation en alimentation humaine : lutte contre la malnutrition dans les pays en voie de développement et source de protéines pour les marchés européens.
Eric Guillemot, directeur de Coop de France Déshydratation
La France ne peut pas abandonner les cultures mineures
La filière ne peut pas compenser la très forte volatilité des prix qui bouscule les marchés et a besoin d’un outil de régulation. Je n’envisage pas d’impasse sur les cultures mineures vu la dépendance protéiques dont souffre la France et les objectifs du Grenelle pour l’environnement. La luzerne devrait pouvoir bénéficier de la modulation du plan de financement de l’article 68 pour la récolte 2012 et ensuite intégrer le plan protéines et le second pilier de la Pac. Au niveau européen, certains industriels plutôt pessimistes envisagent la fermeture de leurs usines après 2012. En France, les opérateurs restent confiants et configurent leur activité sur le long terme. L’objectif premier reste la rémunération des producteurs de luzerne. La marge à viser devrait correspondre à un panier constitué de 50 % de blé, 25 % de colza et 25 % d’orge, duquel il faut enlever les frais de récolte, réalisée par le déshydrateur.
Eclairage de Marion Villacampa de l’unité grandes cultures de la direction marchés, études et prospectives de FranceAgriMer
Les chiffres de la filière80 % de la production française de luzerne déshydratée, estimée à 830.000 tonnes pour cette campagne, vient de Champagne-Ardenne. En 2009, 82 % de la production s’écoulaient sur le marché intérieur alors que 18 % s’exportaient, soit 148.000 t, dont 144.000 t sur le marché européen. La Belgique (47.500 t), l’Allemagne (34.600 t) et le Royaume-Uni (15.000 t) sont les premiers clients de la luzerne française, pour l’alimentation du bétail. Les importations s’élèvent à 21.000 t, principalement en provenance de l’Espagne (17.000 t). Les prix, départ Marne, pour une luzerne à 18 %, ont chuté au cours de la campagne 2008. Passés de 23 €/q en avril 2008 à 14 €/q en fin de campagne, les prix n’ont pas remonté depuis et restent cantonnés à 12 €/q en avril 2010.
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