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Tournesol et soja Limiter l’apparition de résistances

Avec la mise sur le marché de tournesols résistants à des herbicides de post-levée à large spectre d’action, les pratiques vont forcément évoluer sur le terrain.

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 Avec la mise sur le marché de tournesols résistants à des herbicides
de post-levée à large spectre d’action, les pratiques vont forcément
évoluer sur le terrain. (© Terre-net Média)
« Ces nouvelles variétés de tournesols résistants aux herbicides post-levée devraient fortement contribuer à la compétitivité des cultures », explique Franck Duroueix, ingénieur au Cetiom Agen.
Mais s’agissant d’herbicides à site d’action unique (famille des ALS), il ne faut pas exclure la possibilité de voir apparaître des adventices résistantes : « des cas ont d’ailleurs déjà été observés en culture de céréales suite à l’utilisation de sulfonylurées ou le transfert du caractère tolérant des hybrides au tournesol sauvage », met en garde Franck Duroueix.

Attention à la pression de sélection

L’apparition d’un adventice résistant (par mutation de cible ou par détoxification) est un phénomène qui n’est pas lié à l’utilisation de l’herbicide. Mais ce dernier, par pression de sélection peut finir par révéler une population résistante.
Pour limiter les risques d’apparition de résistances, la règle de base reste d’alterner les matières actives, en particulier contre ray-grass, pour lequel l’utilisation de Mercantor Gold est fortement conseillée en culture de tournesol. C’est également le cas avec l’ammi-majus contre laquelle le Novall reste incontournable dans la rotation.

Retour à l’agronomie

« II s’agit d’appliquer également toutes les méthodes agronomiques éprouvées : faux semis, décalage de la date de semis du tournesol et binage. Ces précautions seront à mettre en oeuvre dans les situations de tournesol sauvage, d’ambroisie, de ray-grass voire de xanthium », explique Franck Duroueix.
Contre les fortes populations d’ambroisie, en situation de rotation courte avec tournesol, un programme associant Nikeyl en prélevée, puis Pulsar 40 ou Express SX est également un moyen d’assurer cette durabilité.
II faut noter enfin, qu’en rotation tournesol/soja, l’emploi systématique d’une de ces solutions n’est pas forcément bien adapté sur tournesol, en particulier pour le contrôle des repousses de tournesol dans le soja qui devient aisé avec Pulsar 40 (sur repousses non tolérantes).

Des pratiques de désherbage modifiées

Le raisonnement de post-levée se fera non plus sur une flore supposée, mais sur des adventices présents. « C’est aussi une pratique sécurisante qui devrait permettre une prise de risque plus importante en pré-levée », commente Franck Duroueix.
Ainsi, le désherbage sur le rang en prélevée ou l’impasse, suivis d’un binage, pourraient plus volontiers se développer, en particulier sur les zones où le focus est mis sur la qualité de l’eau (MAE territoriales...).
Globalement, le recours aux solutions de post-levée devrait réduire l’emploi de produits de prélevée présentant un plus fort grammage à l’hectare (20 à 50 g/ha contre 1500 à 2400 g/ha).
Enfin, « ces solutions de post-levée ouvrent aussi des perspectives sur le désherbage en semis-direct, sur le désherbage des cultures dérobées ou associées, avec notamment l’association de soja et tournesol, pour laquelle une expérimentation est en cours », conclut Franck Duroueix.

Pour aller plus loin

  • Désherbage : de nouvelles stratégies pour demain, lire ici
  • Une première offre variétale, lire ici

 

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