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Etiquettes des aliments Les eurodéputés veulent plus d'origine géographique

Le Parlement européen a voté mercredi en faveur de la mention obligatoire, sur les étiquettes des aliments, de l'origine géographique de tous les types de viandes et des produits laitiers.

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Un étiquetage nutritionnel et de l'origine unique
pour les aliments et les boissons non alcoolisées
vendus dans toute l'UE (© Terre-net Média)
Un règlement inédit, qui va imposer un étiquetage nutritionnel unique pour les aliments et les boissons non alcoolisées vendus dans toute l'UE, a donné lieu à des discussions passionnées entre les eurodéputés. Après leur vote préliminaire en première lecture, la balle est toutefois dans le camp des gouvernements européens qui pousseront leurs propres amendements. Une fois la loi adoptée, l'industrie alimentaire aura de trois à cinq ans pour s'y conformer.

L'indication géographique est actuellement obligatoire en Europe pour le bœuf non transformé (conséquence de la crise de la vache folle), le poisson, les fruits et les légumes frais, les œufs, le miel et le vin. Mercredi, les eurodéputés ont notamment décidé d'allonger la liste à tous les types de viande et aux produits laitiers. Ce qui permet d'imaginer à l'avenir les mentions « beurre belge » ou « poulet français » dans les supermarchés. Les parlementaires européens veulent aussi que l'origine de la viande et du poisson soit indiquée pour des produits transformés, mais à l'issue d'une étude sur le coût économique de la mesure.

Selon leurs vœux, l'étiquetage des viandes devra mentionner où l'animal est né, élevé et tué. L'abattage d'animaux sans les étourdir au préalable (comme l'exigent certaines traditions religieuses musulmanes ou juives) devra également être signalé. Glenis Willmott, eurodéputée socialiste britannique, a salué « une victoire importante pour les agriculteurs et les consommateurs qui veulent savoir précisément d'où vient leur nourriture ».

Le code couleur abandonné

La Commission européenne -qui initie les textes législatifs- a toujours jugé inutile de généraliser l'indication de l'origine des aliments, de peur d'entraver les échanges. Plus généralement, la future étiquette alimentaire devra préciser la quantité de cinq nutriments essentiels présente dans les produits : énergie pour 100 grammes ou 100 millilitres, glucides avec une référence aux sucres, lipides, acides gras saturés et sel. Le Parlement a demandé la mention des teneurs en protéines et en fibres. Mais il souhaite notamment exempter de toutes ces règles d'étiquetage les produits frais non pré-emballés, comme la viande vendue chez un boucher. Les boissons alcoolisées ne sont pas non plus concernées, contrairement aux « alcopops », des boissons sucrées alcoolisées destinées aux jeunes.

En revanche, l'idée d'un code de couleurs -indiquant, à la manière d'un feu de circulation (vert/jaune/rouge) le niveau de sel, sucre ou matières grasses-, a été rejetée avec une forte majorité. Elle était poussée par les socialistes et les Verts, à la recherche d'un indicateur simple. « La base d'un régime alimentaire équilibré c'est un régime varié. Ce code de couleur aurait eu pour conséquence de stigmatiser certaines denrées », a objecté la conservatrice française Françoise Grossetête.

Il s'agissait de l'un des chevaux de bataille du Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc). Ce code de couleurs était pourtant plébiscité par les consommateurs et les médecins, a argumenté le Beuc, qui a dénoncé « la pression de l'industrie alimentaire ». Celle-ci, par le biais de la confédération du secteur Ciaa, s'est réjouie de l'abandon du code de couleurs. En revanche, elle s'est inquiétée de l'extension à de nouveaux aliments de la mention obligatoire de l'origine géographique.

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