A l’Assemblée nationale Après le Grenelle II, la Lma
Mardi 29 juin, lancement des débats parlementaires sur le projet de loi de modernisation de l’agriculture alors même que le Grenelle II n’était pas encore définitivement adopté. Les instruments que la future loi contient ne constituent pas des remèdes miracles à la crise sans efforts de compétitivité des filières. Ce que dénonce justement la Confédération paysanne, partisane de la maitrise des productions. Elle a reçu les soutiens de parlementaires verts et socialistes.
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Au palais Bourbon, les députés ont adopté, mardi 29 juin 2010 le projet de loi portant engagement national pour l’environnement dit « Grenelle 2 ».
Le stand de la Confédération paysanne place Edouard Herriot où sont mis en vente des légumes produits par les paysans montés sur Paris. (© Terre-net Média) |
Cette loi « confirme, consolide et concrétise les objectifs fixés par la loi Grenelle 1. Grâce au soutien sans faille du Parlement tout au long du processus, la France est désormais l’un des pays leaders de la croissance verte, ce que confirment les classements internationaux », a déclaré Jean-Louis Borloo, ministre de l’Environnement.
Ce même mardi 29 juin, dans l’après midi, les députés ont attaqué le projet de loi de modernisation de l’agriculture voté au Sénat en procédure d’urgence le 29 mai dernier. Ce projet « entend renouveler le pacte de confiance qui lie la nation à ses agriculteurs et à ses pêcheurs », selon le compte rendu du conseil des ministres de janvier dernier.
Séance de questions au gouvernement mardi 29 juinLa réponse apportée à la question de Jean-Paul Chanteguet, député de l’Indre, sur l’assouplissement des règles d'agrandissement des élevages porcins (amendement Le Fur) a été l’occasion, pour Bruno Le Maire, de définir la position du gouvernement sur ce sujet. Une position qui n’était pas connue lors de l’assemblée générale de la Fédération nationale porcine du 17 juin dernier à Nantes.Ainsi, rappelant que le gouvernement a émis un avis négatif à cet amendement « Le Fur », le ministre de l’Agriculture a déclaré que la solution reposerait sur « un compromis entre les exigences environnementales sur lesquelles, sous l'autorité du premier ministre, nous ne cèderons pas d'un pouce, et la nécessité d'améliorer la compétitivité des éleveurs de porcs et des éleveurs en général en Bretagne comme ailleurs ». « Nous ramènerons par la loi de modernisation de l'agriculture, ce délai à un an. Ce compromis passe aussi par la simplification des démarches administratives. « Lorsque des installations se regroupent, c'est-à-dire lorsqu'elles se modernisent, c'est-à-dire lorsqu'elles respectent mieux l'environnement, bien entendu il faut simplifier les démarches administratives. » |
La Fno en avance sur la loi
Le projet de loi présenté aux députés a fait l’objet de nombreux amendements lors de son passage en commission au Parlement. Ils enrichissent le texte de nouvelles dispositions, parfois objet de polémiques, portant sur :- la remise au Parlement d'un rapport annuel d'évaluation de la mise en oeuvre des accords de modération des marges ;
- l’harmonisation des seuils Icpe (Installations classées pour la protection de l'environnement) nationaux avec les seuils Ippc (International plant protection convention) européens dans le domaine de l'élevage ;
- la possibilité offerte aux époux, concubins ou partenaires liés par un Pacs de constituer un Gaec (groupement agricole d'exploitation en commun) (Disposition introduite à l'initiative du Rapporteur, M. Michel Raison);
- la mission d’accompagnement des porteurs de projet qui reviendrait aux chambres d’agriculture.
Lors des débats, les députés ne manqueront pas de revenir sur d’autres dispositions adoptées par les sénateurs, à savoir la nouvelle indexation des fermages ou encore le montant de la taxe sur les plus values de cessions de terres constructibles et son affectation à l’installation de jeunes agriculteurs.
La filière ovine déjà à l’heure de la contractualisationSelon un communiqué de la Fédération nationale ovine, la section spécialisée de la Fnsea « salue le travail engagé par Carrefour qui se concrétise aujourd’hui par la signature d’un accord de contractualisation avec près d’une vingtaine de groupements de producteurs, soit plus de 3.000 éleveurs ovins en France ». « Cette démarche débouche sur un engagement inédit entre un distributeur et des opérateurs de la filière répartis sur tout le territoire autour : |
Pressions dans et hors de l'hémicycle
Le syndicat de Bagnolet a planté sa tente et a parqué des animaux place Edouard Herriot (Paris 7ème) à deux pas du palais Bourbon. Il y organise des débats et une vente de produits agricoles. Une distribution de briques de lait aux députés est aussi au programme. « A travers la Lma, c’est l’avenir de la Pac qui se joue », a défendu André Bouchut, secrétaire national.
Il est prévu que les militants de la CP soient rejoints par ceux de l’Apli qui ont manifesté, eux aussi, mardi 29 juin en province « afin de mettre la pression sur les députés qui débattront cette semaine sur la Lma et notamment sur la contractualisation », avec en ligne de mire l’échéance du prix du lait le 1er juillet prochain.
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