Capl / Coopérative de Bollène-Barjac Consolider la collecte au nord de Nîmes

Après la visite des essais Arvalis blé dur à Mondragon, chez Fabrice Bernard, puis des essais mécanisation à Bollène, mis en place par la chambre d’agriculture de Vaucluse, des cars ont convergé vers Saint-Chaptes en fin d’après midi pour inaugurer le silo flambant neuf, résultat de la collaboration entre la Capl et la coopérative de Bollène-Barjac, au travers de l’Union de services Provence-Languedoc (Uspl).

Rien depuis 30 ans

À l’occasion de son discours inaugural, le président Francis Pradal a rappelé qu’aucun silo neuf n’avait été construit au nord de Nîmes « depuis plus de 30 ans ».

Jacques Mathieu-Charre, agriculteur et élu à Saint-Chaptes, Francis Pradal (président de la coopérative Bollène Barjac) et Francis Audema (président de la Capl), le 27 mai dernier, lors de l’inauguration du nouveau silo de Saint-Chaptes. (© CZ)

« L’activité de ce silo s’explique par son positionnement géographique, permettant aux agriculteurs gain de temps et diminution des risques d’accidents routiers en évitant la périphérique de l’agglomération d’Alès », poursuivait-il, rappelant que cet investissement avait été supporté « seul par la coopérative », hormis une subvention de la mairie de Saint-Chaptes.

Côté chiffres, ce silo a déjà vu passer une première récolte en 2009, alors que la peinture était encore fraîche. Il avait alors collecté 6.000 tonnes de céréales, pour 3.800 t de capacité, « nous obligeant à transporter une partie de la collecte dans la vallée du Rhône, créant des ruptures de charges, des coûts supplémentaires et un coût carbone ».

De son côté, Francis Audema, président de la Capl, a rappelé que ce silo va permettre de « consolider la collecte et les agriculteurs » sur le secteur.
« Notre ambition est d’être à vos côtés, de maintenir et de consolider vos revenus, de vous accompagner au niveau du conseil, des prix, de la formation, en mutualisant les moyens pour être plus performants vis-à-vis de vous », résumait-il en s’adressant aux 450 agriculteurs qui avaient fait le déplacement jusqu’à Saint-Chaptes.

8.000 tonnes en deux rotations

« Le but, c’est peut être un jour de l’agrandir, en fonction des besoins exprimés autours de la zone », expliquait Denis Maucci, directeur de la coopérative Bollène-Barjac.

Francis Pradal (président de la coopérative Bollène-Barjac) à gauche, et Denis Maucci, directeur, ont présenté aux 450 inscrits à cette journée d’inauguration le nouveau silo de Saint-Chaptes qui dispose d’une capacité de 8.000 tonnes de stockage en deux rotations. (© CZ)

Le silo peut actuellement collecter 8.000 t en deux rotations en provenance du canton de Saint-Chaptes (potentiel de 7.500 t) et du canton d’Uzès (potentiel 7.500 t), deux petites régions agricoles qui voient disparaître des surfaces de vignes.

« Les céréales sont stockées puis envoyées vers Marseille ou Sète, à destination de l’Algérie et de l’Italie préférentiellement », poursuivait Denis Maucci.
Fin juin, la récolte s’annonçait belle en quantité et en qualité, avec un créneau climatique permettant d’intervenir avec les fongicides. « Cette année, nous nous attendons à une grande hétérogénéité au niveau de la collecte de la coopérative. On a tout eu pour avoir un bon potentiel, mais il y avait quand même quelques dates à ne pas manquer. On verra ce qu’il en est en rentrant les grains, compte tenu des attaques de rouilles prévisibles. »

Au préalable à l’inauguration du nouveau silo de Saint-Chaptes, les agriculteurs ont fait une tournée dans les essais variétés blé dur, mis en place par Arvalis, et mécanisation, mis en place par Jean-François Devaux (CA84). (© CZ)

 

Technique : le mélange de variétés, ça donne quoi ? Le semis de mélange de variétés de blé dur est en cours d'expérimentation. (© CZ) À l’occasion de la journée du 27 mai, organisée conjointement par la coopérative de Bollène-Barjac et la Capl, les agriculteurs ont pu découvrir un nouvel essai mené par la chambre d’Agriculture du Vaucluse : le semis de mélange de variétés de blé dur. « On sait qu’en blé tendre, le résultat d’un mélange est au moins égal à la moyenne des variétés du mélange. Dans tous les cas, le mélange est toujours supérieur à la moins bonne des variétés, mais n’est jamais meilleur que la meilleure des variétés », résumait Jean-François Devaux, conseiller. La chambre d’Agriculture du Vaucluse a mis en place un tel essai sur blé dur afin d’acquérir des références et « parce que cela commence à se faire dans la campagne ». « L’idée est de réduire les risques car on sait qu’en cas d’automne pluvieux, l’avantage est aux variétés précoces du fait de semis retardés. Et qu’en cas d’automne long et doux, les tardives s’en sortent mieux, les précoces pouvant être pénalisées par le gel. » En clair, le mélange consiste à bien mêler des variétés de précocité différentes ce qui permet d’étaler les risques. Dans cet essai, trois types de mélanges ont été comparés : Un mélange dit ‘rendement maxi’ : Miradoux + Orlu + Sculptur ; Un mélange avec un objectif ‘qualité’ : Miradoux + Isildur + Dakter ; Un mélange dit ‘mixte’ : Sculptur + Biensur. Résultats attendus cet automne.