Login

Conjoncture 2009/2010 Une grande partie du plan d’urgence « Sarkozy » soutient le marché du matériel agricole

Après un début 2009 porté par les carnets de commandes bien remplis de la fin 2008, la crise n’a pas épargné les concessionnaires et les constructeurs de matériels agricoles. Toutefois, la fin de l’année s’est mieux déroulée que prévu. Les aides Pac et le plan « Sarkozy » ont permis à certaines exploitations de continuer à investir.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.


Une fois les prêts "Mise aux normes" échus, de nombreux éleveurs
renouvellent leurs matériels de fenaison (© Terre-net Média)
Les banques ne perdent pas une occasion pour soutenir, avec les moyens à leur disposition (offres de prêts, taux attractifs), le marché du matériel agricole. Et depuis un an, les efforts paient !

En 2009, ce marché a encore été porté par les tracteurs. Après quelques mois de fort recul en cours d’année, celui-ci s’est redressé. « Nous avons même rattrapé notre retard sur nos prévisions », assure un responsable du marché de l’agriculture qui a souhaité préserver l’anonymat. Les aides Pac versées en octobre 2009 et le plan d’urgence auraient permis aux exploitations les moins vulnérables de restaurer quelque peu leurs capacités d’investissements.

En seconde position, ce sont les matériels de fenaison qui ont la côte, « conséquence indirecte des mises aux normes ». Comme de plus en plus de prêts souscrits pour les financer arrivent à échéance, les éleveurs donnent dorénavant la priorité à la recherche d'une plus grande autonomie alimentaire en acquérant des matériels de fenaison. Et ce, même si les capacités d’investissements ne sont plus celles d’il y a dix ou quinze ans !

Plus des deux tiers des prêts de consolidation
alloués auraient servi aux renouvellements de matériels 

Les pulvérisateurs n’ont jamais tiré le marché du matériel agricole et la réglementation ne semble pas avoir conduit les agriculteurs à se précipiter pour acquérir du matériel aux normes. Prudents, les agriculteurs ajustent leurs achats avec une préférence pour le pulvérisateur trainé ordinaire dont la technologie a fortement évolué.

Gérer l’après quota ?

La fin des quotas laitiers ne changerait pas l’approche des banques pour financer leurs nouveaux dossiers « Lait ». Elles ne demanderaient pas actuellement de contrat pour appuyer leur plan de financement mais rien ne permet d’affirmer qu’il en sera ainsi à l’avenir. Le contrat pourra être une nécessité pour assurer les financements futurs des exploitations.

Ceci dit, certaines banques ne se font pas d’illusion sur la stabilité que pourrait offrir la généralisation des contrats, même si elle est une nécessité pour donner plus de lisibilité aux éleveurs. En effet, elles n’imaginent pas la souscription de contrats sur 10 ans ou sur la durée des prêts souscrits. De toute façon, ils n’auront de sens que si les marchés sont par ailleurs régulés et si il y a des contractants pour les conclure !

En revanche, les moissonneuses batteuses ont été sacrifiées sur le banc de la crise.

Le plan d’urgence aurait permis de répondre momentanément à des problèmes de trésorerie mais compte tenu des critères retenus, il a de fait exclu les agriculteurs déjà très endettés. Ainsi, ce plan a d’abord bénéficié à ceux qui disposent encore d’une épargne personnelle importante malgré la crise et à ceux qui avaient déjà fait l’objet, par leur banquier, d’un aménagement du remboursement de leurs dettes sans le recours aux concours publics.

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant de constater que plus des deux tiers des prêts de consolidation alloués auraient servi au renouvellement de matériel !

En fait, les achats de matériel sont le fait d’agriculteurs qui se projettent dans l’avenir, persuadés que la sortie de la crise est pour bientôt. N’oublions pas que les matériels acquis ces jours-ci seront payés sur plusieurs années!

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement