Bertrand Rosier, agriculteur dans l’Yonne « On peut avec certaines variétés, limiter les fongicides, mais on ne peut pas encore s’en passer complètement »
Bertrand Rosier qui exploite à Arcy-sur-Cure (Yonne) 250 ha dont 100 ha de blé, essaie de conduire ses céréales avec le minimum d’intrants. La capacité des variétés à bien répondre à cet objectif n’est cependant pas le seul critère qu’il retient. Une variété doit d’abord pour lui être « vendable ». Explications.
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Bertrand Rosier : Oui, avec certaines variétés et dans nos terres séchantes à potentiel assez moyen, on peut se contenter d’un seul fongicide au stade dernière feuille étalée et supprimer le régulateur de croissance. Cela étant dit, si les variétés actuelles sont beaucoup plus résistantes à la verse qu’il y a quinze ou vingt ans, on ne peut pas encore se passer de fongicides. Et disposer d’une variété résistante à toutes les maladies paraît très difficile dans l’immédiat. Je sème mes blés à une densité plus faible qu’il y a dix ou quinze ans, 300 grains/m2 pour un semis. J’adapte ensuite la protection aux conditions climatiques et à la pression maladies. Les années humides plus favorables aux maladies, je réalise deux interventions fongicides.
TNM : Sur quels critères choisissez-vous vos variétés ?
BR : Je ne regarde pas uniquement le comportement des variétés en conduite à bas niveaux d’intrants. Il faut avant tout que la variété soit vendable, donc chez nous classée au minimum Bps (blé panifiable supérieur). Nous avons aussi dans la région de gros soucis de dégâts de sangliers. C’est la raison pour laquelle, depuis deux ans, je ne cultive plus que des variétés barbues. Côté résistances aux maladies, je m’intéresse surtout à la tolérance à la septoriose, la maladie la plus nuisible chez nous. Je ne suis pas trop concerné par les risques de fusariose sur épis. En fait, les variétés que je retiens seront un compromis entre l’ensemble de ces critères et un potentiel de rendement correct.
TNM : Concrètement, quelles variétés avez-vous retenues cette année ?
BR : J’ai opté pour CapHorn, variété boulangère demandée par la meunerie et qui globalement passe bien avec un seul fongicide. J’ai également retenu Premio, variété barbue à bon potentiel, assez tolérante aux maladies, et Euclide, pas forcément résistante aux maladies mais a priori à fort potentiel. J’ai également essayé deux variétés soulignées par la coopérative, Arezzo et Altigo, des nouveautés barbues a priori dotées d’un bon comportement face aux maladies. Certains cultivent encore une variété comme Orvantis, qui dans notre terroir se débrouille très bien question tolérance aux maladies, alors que ce n’est pas forcément le cas dans d’autres régions.
Pour les prochains semis, je n’ai pas encore fait mon choix, j’attends les résultats de 2010 chez moi et dans les essais de la coopérative et du Gva de la chambre d’agriculture.
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