Ogm Bruxelles propose la culture à la carte dans l'UE
La Commission européenne a proposé mardi de rendre aux Etats qui le souhaitent la liberté d'interdire les Ogm sur leur territoire pour tenter de débloquer le processus d'autorisation de mise en culture en Europe, mais ce système à la carte suscite déjà de fortes critiques.
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(© Terre-net Média) |
M. Dalli sait que les adversaires du Monsanto ne sont pas hostiles à tous les Ogm. L'Allemagne a ainsi fait pression pour obtenir en mars l'autorisation de cultiver l'Amflora, une pomme de terre transgénique du groupe allemand Basf destinée à un usage exclusivement industriel. La France est prête elle aussi à autoriser certains Ogm et le gouvernement aide financièrement la recherche menée dans ce domaine.
Les gouvernements pourront décider d'interdire un Ogm pour des raisons « socio-économiques, éthiques ou morales »
Mais, à ce jour, aucun accord ne parvient à se dégager entre les gouvernements en faveur d'une autorisation ou d'une interdiction, et il revient à la Commission de décider en dernier ressort. « C'est la raison pour laquelle nous avons adopté cette proposition », a souligné John Dalli. Dès qu'un Ogm aura obtenu l'autorisation d'être cultivé, les gouvernements pourront décider de l'interdire sur tout ou partie de leur territoire pour des raisons « socio-économiques, éthiques ou morales », a-t-il expliqué. John Dalli a reconnu « une aversion massive de la population à l'idée de la culture d'Ogm » comme une raison valable de les interdire. Ce qui simplifierait nettement la procédure actuelle pour bloquer une culture, basée sur une clause de sauvegarde complexe, devant être justifiée par des motifs environnementaux et sanitaires probants.
Le commissaire n'a toutefois pas pu s'empêcher d'évoquer les motivations financières et économiques sous jacentes à sa proposition. « Les marchés ont besoin de sécurité. Ils ont été perturbés par les mesures de sauvegarde adoptées par certains pays, qui sont des choix arbitraires », a-t-il plaidé, en référence au refus des six pays d'accepter le maïs de Monsanto.
Une décision souvent mal accueillie
Les premières réactions de l'industrie et des écologistes mardi ont toutefois été négatives. Europabio, qui représente les multinationales du secteur Ogm à Bruxelles, s'est déclarée « déçue par cette carte blanche » donnée aux Etats qui génère « l'incertitude pour les agriculteurs qui veulent cultiver les Ogm ». Les Verts au Parlement européen ont pour leur part appelé à rejeter une « proposition dangereuse » de système à la carte, car « la contamination ne s'arrête pas aux frontières » des pays. Les organisations écologistes Greenpeace et des Amis de la terre ont également prôné le rejet de ce projet qui devra être approuvé par les Etats et le Parlement européen pour voir le jour.
Les gouvernements sont eux assez circonspects. La France et l'Espagne se sont déclarése opposées à une renationalisation des autorisations de culture. L'Allemagne et l'Italie n'ont pas encore pris position.
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