Développement rural La Roumanie table sur les fonds UE pour son agriculture "à deux vitesses"
La Roumanie table sur les fonds européens et un changement des mentalités au sein de la population rurale afin de moderniser un secteur agricole "à deux vitesses", a déclaré le ministre de l'Agriculture Mihail Dumitru dans une interview à l'Afp.
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La Roumanie table sur les fonds européens et un changement des mentalités au sein de la population rurale afin de moderniser un secteur agricole "à deux vitesses", (© Terre-net Média) |
M. Dumitru assure toutefois que dans ce domaine, les choses vont « plutôt bien ». « Nous avons jusqu'ici utilisé 1,7 milliard d'euro et signé des contrats pour 3,1 milliards supplémentaires », a-t-il précisé. Dans le cadre du Programme national de développement rural, 80.000 petites exploitations --notamment des élevages de volailles et de porcs-- vont par ailleurs bénéficier de 1.500 euros par an pour se développer. « Nous voulons encourager les fermiers à traiter l'agriculture comme une affaire, à abandonner cette agriculture de subsistance et à s'associer, notamment pour vendre leurs produits », a souligné le ministre.
En ce qui concerne la récolte céréalière 2010, elle sera « inférieure aux prévisions, en raison notamment des inondations »
Mais nombre de paysans rechignent. « La résistance est très forte », dit-il, notamment dans les zones qui ont échappé à la collectivisation forcée des années 1950-1960. « En plus, dans certaines régions, prendre un crédit est considéré comme "honteux" ». Résultat : les petites fermes --environ 3,5 millions-- sont majoritaires. Les deux tiers d'entre elles comptent moins d'un hectare, ce qui les empêche de bénéficier de l'aide européenne. Si elles ne sont que 15.000, les grandes exploitations commencent néanmoins à gagner du terrain et détiennent déjà 45 % de la surface agricole du pays. « Ce qui m'inquiète, c'est le vieillissement de la population rurale, suite à l'exode des jeunes vers les grandes villes ou vers l'Europe occidentale », dit le ministre.
En ce qui concerne la récolte céréalière 2010, il estime qu'elle sera « inférieure aux prévisions, en raison notamment des inondations » qui ont sévi pendant un mois, faisant 26 morts. « La performance de l'agriculture est encore très faible », déplore M. Dumitru. En 2009, la Roumanie avait récolté environ 5,2 millions de tonnes de blé, en baisse par rapport aux 7,7 millions engrangées en 2008.
Jadis considéré comme le « grenier de l'Europe », ce pays est depuis des années un importateur net de produits agroalimentaires, notamment de viande et de fruits. Mais le déficit commence à se resserrer : d'une part, la crise a entraîné une baisse du pouvoir d'achat et donc un retour vers les produits locaux, moins chers. De l'autre, les exportations de produits comme le miel, le vin et les céréales ont repris. En outre, la pauvreté qui a poussé pendant des années les fermiers à utiliser des engrais naturels au détriment de ceux chimiques peut devenir un atout. « L'agriculture bio représente une chance importante pour la Roumanie » et si son poids est encore faible, il ne cesse de progresser, assure le ministre.
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