Lu dans Le Monde José Bové souhaite que 5 milliards d’aides Pac 2010 soient redirigés vers les éleveurs
La hausse des prix des céréales ne justifie pas, selon José Bové, député européen, l’attribution intégrale des 20 milliards d’aides Pac que les céréaliers devraient recevoir cette année.
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José Bové, député européen. (© Terre-net Média) |
Le député européen souhaite que cinq des vingt milliards d’aides Pac alloués aux céréaliers cette année soient « redirigés vers l’élevage et vers les politiques de coopération internationale ». Le redéploiement s’ajouterait ainsi à celui opéré dans le cadre du bilan de santé de la Pac qui prévoit à la fois un découplage partiel des aides Pac couplées, un prélèvement exceptionnel sur les aides découplées (environ 5 %) et un taux de modulation porté à 8 %.
La flambée des prix des céréales depuis quelques semaines ne justifie pas cette année, selon José Bové, l’allocation d’aides Pac aux producteurs dans les mêmes proportions que l’an passé alors que le secteur céréalier était en pleine crise. Le marché devrait en effet rémunérer correctement le travail des producteurs de blé et de maïs.
Encadrer les prixDans ce même article du Monde, José Bové et ses collègues reviennent par ailleurs sur l’idée émise le 11 août dernier d’encadrer les prix « afin de garantir des prix justes pour les producteurs tout en préservant le pouvoir d’achat des consommateurs ». |
La proposition de José Bové anticipe d’une certaine manière la réforme de la Pac qui « constitue une opportunité unique pour remettre à plat les orientations stratégiques de la politique européenne. C’est un nouveau contrat entre la société et ses paysans qu’il faut construire. »
En fait, la modulation des aides est une idée qui fait son chemin. Dans le projet Pac 2013 présenté par la Fnsea en juin dernier, le syndicat majoritaire affirme être favorable à la flexibilité des aides. La conjoncture ne justifie pas toujours leurs montants chaque année à toutes les filières. Mais après une crise agricole en 2009 sans précédent depuis plus de trente ans, la proposition de rediriger les aides Pac 2010 est peut être hâtive. Les céréaliers doivent d’abord redresser les comptes de leurs exploitations et se constituer un « matelas financier » pour faire face à de nouvelles baisses des cours. Quant aux éleveurs, le problème réside davantage dans le niveau des cours qui ne sont pas au rendez-vous. La Fnb et la Fno, deux sections spécialisées « élevage » de la Fnsea tentent à leur façon d’y apporter des solutions en développant la contractualisation et en facilitant la restructuration des filières élevages.
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