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Pomme de terre Ogm Bruxelles rappelle à l'ordre le groupe Basf

La Commission européenne a demandé lundi des explications au géant allemand de l'agrochimie Basf après la découverte récente dans un champ en Suède de plants d'une pomme de terre génétiquement modifiée non encore autorisée dans l'UE.

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La Commission européenne demandes des explications à Basf.
 (© Terre-net Média)
« Manifestement, une bourde a été commise », a déclaré un porte-parole de la Commission européenne, à qui revient aujourd'hui le dernier mot pour autoriser ou non des produits Ogm lorsque les pays de l'UE n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur ce sujet très controversé dans l'opinion. « Donc la Commission va demander à l'entreprise concernée de venir à Bruxelles pour expliquer la situation », a-t-il ajouté.

L'affaire, révélée par Greenpeace, concerne des plants d'une nouvelle pomme de terre Ogm non destinée à l'alimentation humaine mais dont l'amidon est utilisé dans l'industrie que Basf développe. Elle est appelée Amadea. Le groupe vient de demander à Bruxelles une autorisation de culture, six mois après avoir obtenu le feu vert à une première pomme de terre de ce type, Amflora, résistante à divers insectes et aujourd'hui cultivée dans trois pays européens : Suède, Allemagne et République Tchèque. Cette décision avait à l'époque été très critiquée en Europe par les défenseurs de l'environnement. La Commission européenne n'avait plus donné son feu vert à une culture Ogm en Europe depuis 1998 et le maïs Ogm de Monsanto, le MON 810.

« Les mauvaises pommes de terre ont été envoyées en Suède »

Il s'avère à présent que des plants de l'Amadea, pourtant non encore autorisée, ont été découverts dans un champ d'Amflora en Suède. « La Commission a été informée du fait qu'il y a contamination d'un champ en Suède et que des fleurs de l'Amadea, non encore autorisée au niveau de l'UE, ont été trouvées », a souligné le porte-parole, indiquant que « les mauvaises pommes de terre ont été envoyées en Suède ».

Basf, de son côté, a confirmé dans un communiqué que « de faibles quantités de la pomme de terre Amadea ont été trouvées dans un champ d'Amflora » dans le cadre d'un contrôle interne, et que les autorités suédoises en ont été informées. Bruxelles entend aussi consulter les autorités suédoises, allemandes et tchèques après cet impair.

Cette affaire survient au mauvais moment pour Bruxelles, qui a proposé en juillet une réforme du système d'autorisations de cultures des Ogm en Europe

Le géant allemand espère une mise sur le marché d'Amadea d'ici 2013 à 2014 après avoir obtenu son homologation. Cette nouvelle plante doit venir peu à peu remplacer la première génération de pommes de terre génétiquement modifiées du groupe et qui résistent à certaines maladies. L'organisation Greenpeace a qualifié la culture illégale de « manquement déplorable dans la domaine de la sécurité biologique ». « Qui sait quels sont les effets sur l'environnement de la culture de plants génétiquement modifiés qui n'ont pas encore fait l'objet de véritables test ? », s'est interrogée l'une de ses représentantes, Stefanie Hundsdorfer. « Les firmes agrochimiques ont régulièrement mélangé des plantes Ogm avec des semences normales, on ne peut pas leur faire confiance. Les gouvernements européens doivent empêcher la Commission d'autoriser de nouvelles cultures », a-t-elle ajouté.

Cette affaire survient au mauvais moment pour Bruxelles, qui a proposé en juillet une réforme du système d'autorisations de cultures des Ogm en Europe. La Commission propose un système à la carte où les pays seraient libres ou non d'accepter à la culture de tels produits sur leur territoire, alors que le système actuel très complexe abouti à des blocages permanents.

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