Égypte Vers plus d’autosuffisance ?
L’embargo décrété cet été par la Russie sur ses exportations de blé amène l’Égypte non seulement à s’approvisionner beaucoup plus en France et aux États-Unis, mais aussi à s’interroger sur son niveau d’autosuffisance en la matière.
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Dans le prolongement de nombreux débats, les autorités égyptiennes évoquent un plan qui permettrait d’atteindre 70 % d’autosuffisance en 2017 contre 40 % maximum actuellement. D’une part, il s’agirait d’accroître la productivité sur les 1,2 million d'hectares, essentiellement localisés dans la vallée du Nil, déjà consacrés au blé, notamment grâce à de meilleures variétés. D’autre part, plus de 400.000 hectares supplémentaires devraient être cultivés, en quasi-totalité des terres bonifiées situées dans le désert, d’un rendement peu élevé (entre 1,8 et 3 t/ha, au lieu de 6,5 à 7 dans la vallée du Nil).
La réalisation d’un tel plan passe toutefois par une disponibilité suffisante d’eau d’irrigation, facteur essentiel de production, qui va de pair avec une optimisation de son utilisation. Cette question de la disponibilité en eau se pose d’autant plus qu’au terme de récentes décisions des pays du bassin du Nil, les quotas d’eau de l’Égypte vont diminuer. Plus globalement enfin, le débat reste à trancher entre la recherche d’une sécurité alimentaire davantage auto-assumée et l’allocation des ressources en terres et en eau du pays à des cultures bien valorisées à l’exportation, qui faciliteraient les importations de blé grâce aux devises qu’elles rapporteraient.
Pierre-Olivier Drège, nouveau directeur de l'Agpb Lire aussi : Exportations de blé - La France vise 11,5 Mt vers les pays tiers |
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