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Gestion de trésorerie Thierry Lemaître du CerFrance 277 : « Pour contrer la volatilité des prix, les outils fiscaux disponibles sont insuffisants »

Interrogé par Terre-net Média, Thierry Lemaître, ingénieur conseil au CerFrance 277 (Ardenne et Seine-et-Marne) propose quelques pistes pour adapter la fiscalité agricole à la réalité économique, à laquelle les exploitants sont confrontés.

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Thierry Lemaitre, responsable conseil
au CerFrance277. (© Terre-net Média)
« Je déplore que les moyens disponibles pour soustraire, de l’impôt, une partie du résultat de l’exercice manquent d’ambition. Ils ne prennent pas suffisamment en compte la volatilité des marchés et les nouveaux moyens d’adaptation à déployer pour y faire face ».

« La Lma a introduit de nouveaux outils fiscaux, a élargi l’emploi d’autres, mais n’a pas refondu la » présentation des comptes de résultat des exploitations agricoles.

« En prenant modèle sur les entreprises commerciales et industrielles, il aurait été judicieux de donner la possibilité, aux exploitants, de dissocier, pour un revenu donné, la part qui serait allouée à la rémunération du travail et qui serait, par conséquent, soumise aux cotisations sociales et d’autre part, le revenu affecté à la rémunération du capital. » « Avec la possibilité de passer des provisions non plafonnables, l’agriculteur conserverait alors sa trésorerie disponible et pourrait prendre son temps avant de réfléchir à des projets. »

Préparer l’avenir

« A défaut, face à l’augmentation imprévue d’un chiffre d’affaires, il faudra toujours préférer s’en tenir à un plan d’investissement, mûrement réfléchi et établi sur plusieurs années, plutôt que de céder à la tentation chez le concessionnaire. »

Lire aussi : Gestion de l’exploitation - Les outils fiscaux pour faire face à une augmentation imprévue du chiffre d’affaires
« Il est, en effet, dans l’intérêt du concessionnaire de lisser son niveau d’activité plutôt que de subir, comme les agriculteurs, les contrecoups d’une conjoncture des marchés en crise. »

« Par ailleurs, le plan d’investissement à élaborer reposera aussi sur l’idée qu’il faut prévoir une baisse des aides en productions végétales. La baisse de 2010 sera absorbée par les hausses de prix des céréales. Ensuite, elle sera d’autant plus ressentie que les prix se replieront fortement. »

La pertinence d’un projet

Même avec des prix élevés, il importe de rester très orthodoxe pour apprécier la pertinence de tout projet. C’est à partir du plan d’investissement, des obligations financières qu’il impose et du chiffre d’affaires qu’il génèrera, qu’il sera possible de définir quel sera le prix d’équilibre de tout projet. Et par conséquent, d’en apprécier sa viabilité.

Imaginer un projet, qui repose sur un prix du blé à 180 euros la tonne, n’est pas raisonnable. A 145 euros, ce même projet sera d’autant plus viable qu’il permettra de se donner une latitude pour amortir la volatilité des prix. Sans compter que la simulation intègrera la baisse des aides.

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