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Grèves et pénuries En Bretagne des problèmes pour acheminer l’aliment, à Rouen l’activité portuaire bat son plein

Les mouvements de grèves liés à la réforme des retraites tentent depuis deux semaines de paralyser la France. La Fnsea alerte le gouvernement français afin de prendre en compte la nécessité d’approvisionner en carburant, en priorité, le secteur agricole. Entre les travaux de saisons, la collecte de la production laitière et la livraison de l’aliment du bétail, les besoins sont nombreux. A ce titre, en Bretagne, les fabricants d’aliments du bétail tirent la sonnette d’alarme. Ils craignent pour l’approvisionnement des élevages en aliment. En revanche, au port maritime de Rouen, l’activité bat son plein. Les terminaux privés de stockages de céréales s’activent pour répondre à la forte demande en céréales pour l’export. La pénurie en carburant semble, pour l’instant, ne pas poser de problème.

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Suite aux actions de blocage de la majorité des raffineries françaises, sute aux mouvements de grèves consécutifs à la réforme des retraites, la Fnsea s'est inquiètée, lundi 25 octobre 2010 des problèmes d’approvisionnement en carburant du secteur agricole. « Le manque de gazole est un frein à l’approvisionnement général des fermes avec, à la clé, des difficultés pour les semis et les autres travaux des champs, mais surtout pour l’approvisionnement en alimentation animale ». Sans parler de la collecte des animaux pour l’export ou de la production des exploitations laitières. Le syndicat majoritaire « demande, au gouvernement, d’en tenir compte dans les consignes données aux préfets en matière de priorité d’approvisionnement ».


L'activité sur le port de Rouen est intense. (© Terre-net Média)
Sur le terrain, en Bretagne, les fabricants d’aliment « tirent justement la sonnette d’alarme ! ». Entre les mouvements sociaux liés aux réformes des retraites et et portuaire, les perturbations sont importantes et rendent plus difficile l’acheminement en aliments dans les élevages de l’Ouest.

« Le port de Montoire de Bretagne, de Nantes, de Saint Nazaire, de Lorient et de Brest sont bloqués depuis plusieurs semaines. Les bateaux attendent très longtemps dans les ports et sont déchargés grain après grain » explique Laurent Morin, directeur de l’Afab (Association des fabricants d’aliments du bétail) contacté par Terre-net Média lundi 25 octobre 2010.

« Nous importons beaucoup de tourteaux de soja et de céréales, notamment du blé fourrager d’Europe du Nord, moins cher que le blé panifiable français exporté à Rouen ». On constate que l’approvisionnement fait défaut tandis que la pénurie de carburants handicape les livraisons d'aliments dans les exploitations. « Si aucune amélioration significative de la situation ne voit le jour d’ici peu, déplore Laurent Morin, des animaux manqueront de nourritures. Aujourd’hui, nous nous organisons pour livrer les agriculteurs, mais nous allons au devant de grandes difficultés ».

A fin septembre Rouen a déjà exporté 2,1 millions de tonnes

A Rouen, premier port européen pour le transport de céréales, les blocages de raffineries ne perturbent pas encore les livraisons dans les silos de stockage. 70 % des céréales sont pourtant livrés par camions, mais pour l’instant aucune pénurie de carburant n'est à envisager. Les transporteurs s’arrangent, explique le service communication du port. Du côté du transport fluvial, qui représente 20 % des approvisionnements en céréales, la situation semble moins évidente. Le port maritime redoute que les péniches soient plus rapidement touchées par le manque de carburant. A cette situation s'ajoute les grèves de la Sncf qui rendent l’approvisionnement en fret des silos est plus compliqué.

Cette situation est d'autant plus déplorable que l'activité économique à Rouen est très forte depuis le début de l'été. A la fin du mois de septembre, 2,1 millions de tonnes de céréales ont déjà été exportés, soit une augmentation de 40 % des volumes comparé à la campagne 2009/2010. Sur la semaine du 14 au 20 octobre, plus de 260.000 tonnes de céréales ont été chargées, comparativement à 150.000 tonnes les années « normales ». Enfin, même si les cargos s’enchaînent à Rouen, le service de communication du port reste prudent quand à l’évolution des mouvements sociaux.

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