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Irrigation La filière maïs pénalisée par la directive cadre sur l’eau

Jean-Marc Deumier d’Arvalis rappelle l’importance de l’irrigation dans certaines zones de production de maïs et évoque comment la directive cadre sur l’eau, notamment, pourrait modifier la répartition des zones de cultures en France.

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L’irrigation est une compensation des handicaps naturels
et la meilleure assurance récolte. (© Terre-net Média)

Au cours des journées maïs, organisées par Arvalis-Institut du végétal à Montardon en septembre, Jean-Marc Deumier a prévenu que « la directive cadre visant un bon état écologique des eaux d’ici 2015, tant en qualité qu’en quantité,  aura un impact économique important sur la filière, les hectares de maïs irrigués ayant un très bon rendement ».

En effet, selon les données d’Arvalis, les surfaces irriguées représentent un gain annuel de 4 millions de tonnes de maïs et une économie de 600.000 hectares de terres cultivables. Jean-Marc Deumier d’Arvalis-Institut du végétal rappelle que seulement 1,6 million d’hectares, soit 5,5 % de la Sau, sont conduits en irrigué, contre 15 à 20 % en Espagne ou en Italie. Le maïs représente 56 % des surfaces irriguées en France, soit 896.000 ha.

Cependant, quasiment tout le bassin de production se situe en Zre, zone de répartition des eaux, caractérisée par une insuffisance chronique des ressources en eau par rapport aux besoins. « Ce classement prévoit une baisse des volumes disponibles pour l’agriculture, avec des prélèvements échelonnés selon un calendrier, qui n’a pas l’approbation de la profession et alors que la ressource en eau est autant disponible qu’avant mais de manière plus variable dans le temps. »

Le recours au stockage en prévention  


Le maïs n'est pas si gourmand en eau...
Cliquer pour agrandir. (© Arvalis-Institut du végétal)

Jean-Marc Deumier remarque que « quand les pluies hivernales sont abondantes, le stockage est intéressant pour l’irrigation, mais aussi pour soutenir les débits d’étiage et réalimenter les nappes ». « Les nouvelles répartitions vont être difficilement supportables sur certains bassins, notamment ceux où une baisse de 50 % doit s’appliquer. » Pourtant, contrairement aux idées reçues, le maïs est une des céréales, qui nécessite le moins d’eau pour fabriquer 1 kg de grain, et l’irrigation représente souvent moins de la moitié de ses besoins en eau.

Les scenarii régionaux d’Arvalis prévoient un gain d’un quintal par hectare de rendement dans le Sud-Ouest, grâce au progrès génétique, et de près d’1,4 q/ha dans le Nord-Ouest. La production se développerait donc plutôt dans le Nord. Cependant, l’amélioration de la résistance variétale au stress hydrique pourrait profiter à des maïs, qui afficheraient un rendement moindre mais auraient également moins besoin d’eau. 



Potentiel d'évolution de rendement du maïs d'ici 2020.
Cliquer pour agrandir. (© Arvalis-Institut du végétal)

 

Les enjeux réglementaires et techniques autour de l’irrigation :
- partage des ressources en Zone de répartition des eaux (Zre) ;
- transparence et répartition des volumes prélevés ;
- substitution des ressources par le stockage de l’eau ;
- amélioration de l’efficience de l’eau par les techniques d’irrigation et de pilotage.

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