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Blé Nouvelle poussée de fièvre sur les marchés mondiaux

Après une premiére montée en température l'été dernier au lendemain de l'embargo russe, le prix du blé a connu un nouvel accès de fièvre la semaine dernière, les marchés s'inquiétant maintenant d'une dégradation des conditions de cultures en Australie et aux Etats-Unis (dépêche Afp datée du 03/12/2010).

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Les incertitudes soulevées par la récolte australienne ont semé
le désarroi chez les acheteurs internationaux. (© Terre-net Média)

A Chicago comme à Paris, les cours du blé ont atteint, vendredi 3 décembre,  leur plus haut niveau en quatre mois. Et selon certains experts, la hausse n'est pas terminée. Elle pourrait même s'étendre à la récolte prochaine.

En août dernier, la Russie, troisième exportateur mondial en 2009, avait provoqué un premier vent de panique, assorti d'une belle envolée des cours, en annonçant qu'elle suspendait ses exportations jusqu'à la prochaine moisson, la canicule et les incendies de l'été ayant dévasté sa récolte.

Après quelques mois de relative accalmie, les marchés s'affolent de nouveau aujourd'hui car la sécheresse menace les semis de blés d'hiver aux Etats-Unis et les pluies diluviennes la récolte de l'Australie, respectivement premier et cinquième exportateurs mondiaux, selon des opérateurs.

En Australie, la moisson avance péniblement entre deux averses

Aux Etats-Unis, le département de l'Agriculture (Usda) estime, qu'à ce jour, 47 % des blés d'hiver semés à l'automne sont « bons » à « excellents » contre 63 % il y a un an, un plus bas niveau depuis 20 ans. En Australie, la moisson avance péniblement entre deux averses. Les analystes chiffrent à quatre ou cinq semaines le retard pris par la récolte dans l'Est du pays. Et chaque jour qui passe dégrade un peu plus les caractéristiques d'un blé réputé pour ses qualités de meunerie. Les récoltes ont lieu en été dans l'hémisphère Nord et à l'automne dans l'hémisphère Sud.

Retrouvez toutes les informations des marchés des matières premières dans l'observatoires des marchés de Terre-net.fr.
Or, après les piêtres récoltes enregistrées au Nord, les importateurs comptaient justement sur la production australienne pour combler le déficit mondial en blés de qualité et stabiliser des prix qui avaient tendance à s'envoler à la moindre alerte climatique ou économique. Les incertitudes soulevées par la récolte australienne ont semé le désarroi chez les acheteurs internationaux, qui se voient contraints de s'approvisionner de nouveau auprès des Etats-Unis ou de la France, les seuls à pouvoir encore alimenter le marché mondial, comme ils le font depuis le début de l'exercice commercial (1er juillet 2010).

L'inquiétude des opérateurs porte également sur la prochaine récolte

Mais la France a beaucoup exporté sur la première partie de la campagne (juillet à décembre 2010) et devra sans doute freiner ses ventes sur la seconde partie (janvier à juin 2011) au risque de déséquilibrer son bilan final. Selon les analystes, la France aura déjà contractualisé huit millions de tonnes de blé à l'exportation d'ici la fin du mois de décembre et devrait pouvoir boucler son objectif final de 11,5 Mt, un record, dès le printemps prochain. Quant aux Etats-Unis, premier exportateur mondial, ils ont déjà engagé 68 % de leur potentiel exportable, récemment relevé à 34 millions de tonnes pour l'année, soit 10 millions de mieux qu'il y a un an.

Outre ce souci d'approvisionnements à court et moyen termes, l'inquiétude des opérateurs porte également sur la prochaine récolte, celle de 2011/12, dont les semis effectués cet automne ont été réalisés dans des conditions loin d'être idéales. En Russie, le sol chauffé à blanc par la canicule de l'été a retardé la mise en place des semis, lesquels se trouvent maintenant placés sous la menace de la vague de froid précoce qui touche actuellement le Nord et l'Est de l'Europe. Au Pakistan, à l'inverse, les semis ont été pertubés par les pires innondations qu'a connu le pays ces 80 dernières années. Enfin, aux Etats-Unis et en Chine, c'est la sécheresse persistante qui menace les cultures de ces deux producteurs majeurs.

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