Fnsea Deux candidats à la présidence pour deux conceptions de l'agriculture
Après l'annonce du départ anticipé de Jean-Michel Lemétayer, la Fnsea va devoir choisir jeudi un nouveau président entre deux candidats, aux profils opposés, l'un incarnant les problématiques de l'agriculteur, l'autre proche des milieux économiques et financiers.
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Jean-Michel Lemétayer quitte ses fonctions un peu plus de trois mois avant la fin de son mandat, prévu fin mars lors du Congrès de la Fnsea à Saint-Malo (Ille- et-Vilaine). C'est une sortie « programmée, préparée » et qui n'a rien d'une démission, a-t-il assuré.
Ce départ anticipé vise surtout à calmer les tensions grandissantes au sein du syndicat où la « bataille fait rage » pour la succession, relève-t-on de source proche du dossier. Les 69 membres du conseil d'administration devront se prononcer à la majorité entre Dominique Barrau, actuel secrétaire général et à ce titre numéro deux de la Fnsea, et Xavier Beulin, premier vice-président.
Les deux prétendants ont des profils contrastés...
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Les deux prétendants ont des profils fortement contrastés. Eleveur à Luc, près de Rodez (Aveyron), d'un caractère réservé, Dominique Barrau, 55 ans, est un homme de terrain. Il est notamment chargé du réseau du syndicat et des questions d'aménagement du territoire. Comme pour marquer sa différence, il a organisé samedi une conférence de presse dans son exploitation, au milieu de ses vaches. Il a plaidé pour un syndicalisme agricole qui « permette à l'agriculteur de garder sa liberté d'action » entre l'industrie agroalimentaire et la distribution.
... et « incarnent (...) des modèles différents d'entreprises en agriculture »
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Les deux hommes « incarnent l'existence de modèles différents d'entreprises en agriculture », estime François Purseigle, sociologue. Selon lui, l'opposition entre les deux hommes ne se réduit pas à l'habituel clivage éleveur contre céréalier. « Les agriculteurs se revendiquent être des entrepreneurs, mais ils ne conçoivent pas tous l'entreprise de la même façon, dans son rapport au marché, dans sa capacité à exporter », explique-t-il. « si certains la perçoivent comme une entreprise familiale, ancrée dans un territoire, d'autres l'envisagent comme une entreprise plus marchande, plus technicienne, plus scientifique ».
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