Des marchés tendus d'ici la fin de campagne Une occasion pour défendre la vocation de producteur et d'exportateur de la France
Philippe Pinta, président d’Orama, a tenu à relativiser les propos tenus ce mardi par le ministre de l’Agriculture sur la situation du marché du blé en France et en Europe. Le niveau actuel des prix est une opportunité pour défendre la réforme de la Pac à conduire pour l’après 2013, pour libérer les forces de production et d’exportation de l’Europe agricole.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
|
Deux millions de tonnes de blé
A Orama, la conjoncture actuelle des marchés des céréales a suscité plusieurs réflexions sur le projet Pac pour l’après 2013 (lire l'encadré). Philippe Pinta , président d’Orama ne redoute pas de pénurie et exclut le recours à toute limitation des exportations de blé. Selon lui, notre pays finira sa campagne avec un stock suffisant de deux millions de tonnes de blé pour assurer la transition . Il n’y aura pas de problème d’approvisionnement, ni en France, ni dans l’Union. Et les contrats à l’export seront honorés.
Une dépêche de l’Afp (voir encadré) rapportant les propos de FranceAgriMer, l'organisme chargé de la gestion des céréales, fait le point. « La France a déjà vendu fin décembre plus de sept millions de tonnes (Mt) de blé vers les pays tiers et l'objectif final de 11,5 Mt sera atteint dès la fin avril. Le stock de fin de campagne devrait se situer à 2,2 Mt ».
« Il restera encore deux mois avant l'arrivée de la prochaine récolte. La période d'avril à juin risque d'être cruciale. Il faudra donc faire des arbitrages entre l'exportation et la demande intérieure », a toutefois prévenu l'office, en écho aux préoccupations du ministre.
Philippe Pinta remarque que le niveau actuel des prix des céréales s’inscrit dans un marché très dynamique en France, avec des importations importantes de blé fourrager d’Allemagne (500.000 tonnes) et en Europe (trois millions de tonnes), destinées à l’alimentation animale pour valoriser au mieux à l’export les blés français de qualité meunière. Il a apprécié que les agriculteurs aient approvisionné le marché quand il le demandait. Mais les prix profiteront aux céréaliers selon les options prises depuis le début de la campagne par les producteurs et leurs OS.
La contractualisation inter-filièreReçu par le ministre de l’Agriculture il y a quelques jours, les producteurs d’Orama seraient favorables à une contractualisation gagnant-gagnant avec les professionnels de l’élevage à condition que les négociations associent les abattoirs et les transformateurs pour que la répercussion sur les prix soit envisageable. Ces contrats seraient pluriannuels. « S'il n’est pas possible d’aller à contre-courant des tendances du marché, la voie d’un lissage contractuel des prix mérite d’être approfondie ». Orama a pris note, que faute d’accord, le ministre aurait recours aux décrets. |
Toujours selon lui, Bruxelles doit donner un nouveau cap à la Pac de l’après 2013 visant à donner aux agriculteurs les moyens de produire et d’exporter plus. Le développement des capacités de stockage constituant alors un filet de sécurité adapté pour réguler l’offre de céréales. Depuis quelques jours, cette idée de stockage est reprise dans de nombreux discours politiques. En mai prochain, le G20 prendra à bras le corps la question de la régulation des marchés agricoles à l’échelle mondiale avec comme recours pour y parvenir, le développement des capacités de stockage aux Usa et en Europe.
Lire aussi sur le même sujet : La France continuera à exporter son blé, malgré des stocks tendus |
Pour accéder à l'ensembles nos offres :