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Des marchés tendus d'ici la fin de campagne Une occasion pour défendre la vocation de producteur et d'exportateur de la France

Philippe Pinta, président d’Orama, a tenu à relativiser les propos tenus ce mardi par le ministre de l’Agriculture sur la situation du marché du blé en France et en Europe. Le niveau actuel des prix est une opportunité pour défendre la réforme de la Pac à conduire pour l’après 2013, pour libérer les forces de production et d’exportation de l’Europe agricole.

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Philippe Pinta, président d'Orama.
(© Terre-net Média)

« Il n’aurait jamais dû dire ça. Ça va faire monter les prix. En revanche, il se peut que l’on se dirige vers une taxe européenne aux exportations comme cela a été le cas en 2007 », confiait en aparté Xavier Beulin, président de la Fnsea et de la Fop à la sortie de la conférence de presse de présentation du Sommet du végétal, qui a lieu du 18 et 19 janvier prochain. Il commentait les déclarations de Bruno Le Maire faites en début de matinée sur Canal +, déclarations que le ministre de l’Agriculture a temporisées lors d’un second point de presse dans la matinée de mardi, alors qu’il venait de participer à la présentation de la 48ème édition du Salon international de l’agriculture (pour en savoir plus, cliquer sur le lien en bas de l'article).

Deux millions de tonnes de blé

A Orama, la conjoncture actuelle des marchés des céréales a suscité plusieurs réflexions sur le projet Pac pour l’après 2013 (lire l'encadré). Philippe Pinta , président d’Orama ne redoute pas de pénurie et exclut le recours à toute limitation des exportations de blé. Selon lui, notre pays finira sa campagne avec un stock suffisant de deux millions de tonnes de blé pour assurer la transition . Il n’y aura pas de problème d’approvisionnement, ni en France, ni dans l’Union. Et les contrats à l’export seront honorés.

Une dépêche de l’Afp (voir encadré) rapportant les propos de FranceAgriMer, l'organisme chargé de la gestion des céréales, fait le point. « La France a déjà vendu fin décembre plus de sept millions de tonnes (Mt) de blé vers les pays tiers et l'objectif final de 11,5 Mt sera atteint dès la fin avril. Le stock de fin de campagne devrait se situer à 2,2 Mt ».

« Il restera encore deux mois avant l'arrivée de la prochaine récolte. La période d'avril à juin risque d'être cruciale. Il faudra donc faire des arbitrages entre l'exportation et la demande intérieure », a toutefois prévenu l'office, en écho aux préoccupations du ministre.

Philippe Pinta remarque que le niveau actuel des prix des céréales s’inscrit dans un marché très dynamique en France, avec des importations importantes de blé fourrager d’Allemagne (500.000 tonnes) et en Europe (trois millions de tonnes), destinées à l’alimentation animale pour valoriser au mieux à l’export les blés français de qualité meunière. Il a apprécié que les agriculteurs aient approvisionné le marché quand il le demandait. Mais les prix profiteront aux céréaliers selon les options prises depuis le début de la campagne par les producteurs et leurs OS.

La contractualisation inter-filière

Reçu par le ministre de l’Agriculture il y a quelques jours, les producteurs d’Orama seraient favorables à une contractualisation gagnant-gagnant avec les professionnels de l’élevage à condition que les négociations associent les abattoirs et les transformateurs pour que la répercussion sur les prix soit envisageable. Ces contrats seraient pluriannuels. « S'il n’est pas possible d’aller à contre-courant des tendances du marché, la voie d’un lissage contractuel des prix mérite d’être approfondie ». Orama a pris note, que faute d’accord, le ministre aurait recours aux décrets.
Orama souhaite que la conjoncture actuelle des marchés incite les pays importateurs à sécuriser leurs approvisionnements en blé européen et français en particulier et à saisir l’opportunité que représente la régularité de production de céréales françaises (peu d'incidents climatiques majeurs). « L’Union européenne est une source d’approvisionnement fiable sur laquelle les marchés peuvent compter. Il est important que Bruxelles prenne en compte cet état de fait dans ses orientations pour l’après 2013 », selon Philippe Pinta (pour en savoir plus, cliquer sur le lien "Pac de l'après 2013" dans l’encadré).

Toujours selon lui, Bruxelles doit donner un nouveau cap à la Pac de l’après 2013 visant à donner aux agriculteurs les moyens de produire et d’exporter plus. Le développement des capacités de stockage constituant alors un filet de sécurité adapté pour réguler l’offre de céréales. Depuis quelques jours, cette idée de stockage est reprise dans de nombreux discours politiques. En mai prochain, le G20 prendra à bras le corps la question de la régulation des marchés agricoles à l’échelle mondiale avec comme recours pour y parvenir, le développement des capacités de stockage aux Usa et en Europe.

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