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Désherbage blé Travail du sol et rotation, duo gagnant contre le ray-grass

Ces dernières années en Provence, les agriculteurs ont pu constater un développement du ray-grass dans les parcelles de blé. Arvalis a imaginé deux scénarii permettant de lutter contre le développement des graminées. Ils reposent sur une complémentarité entre travail du sol et rotation.

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On sait que les échecs de désherbage (climat, dose, stade…) et les rotations courtes associées à un travail du sol simplifié ont tendance à augmenter le salissement. De même, une forte pression de sélection et/ou une faible alternance des modes d’action accroissent le risque de résistance. Pour réussir le désherbage, on peut s’appuyer sur le travail du sol (labour, faux-semis…), la rotation des cultures et la combinaison de techniques qui peuvent agir de concert. Ainsi, pour lutter contre les graminées, il faut jouer la complémentarité entre travail du sol et rotation de manière à « valoriser » les faiblesses du ray-grass (faible dormance et décroissance rapide du stock semencier). À l’occasion d'une rencontre régionale, Jean-Luc Verdier et Stéphane Jézéquel, d'Arvalis-Institut du végétal, ont présenté des scénarii permettant de lutter agronomiquement contre les graminées. Le scénario 1 se met en place sur trois années, quatre pour le scénario 2.

Scénario 1 : une rotation sur trois ans

En année 1, le blé est semé. En année 2, un labour précède une culture de diversification (colza, pois ou tournesol). En année 3, un faux semis précède une culture de blé.


Graphique 1 : Scenario de lutte agronomique contre les graminées en 3 ans. (© Arvalis)

« Il faut intercaler entre deux céréales une 3e culture qui peut être semée à un moment ou à un autre, mais différent de la période de semis du blé, car on retrouve plus facilement du ray-grass dans les cultures d’automne. Le fait d’introduire une culture d’été permet de casser le rythme. Dans ce scénario, vous avez également la possibilité de faire un labour et d’agir avec un herbicide différent du fait de la culture d’été », détaille Jean-Luc Verdier précisant toutefois qu’il faudrait « rester bien attentif en 3e année, car le ray-grass pourra être présent. En 3e année, le labour n’est pas systématique ».

Scénario 2 : une rotation sur quatre ans

Dans ce scénario, l’idée est de couper le blé par deux années de cultures autres qu’une céréale, « ce qui aura un effet plus que positif par rapport au salissement de la parcelle en graminées. En effet, compte tenu des caractéristiques des graminées, on peut considérer que 90 % du stock semencier disparaît dans les deux ans. Si on associe à cela un labour tous les 4-5 ans, on ne remontera donc pas beaucoup de stocks. En d’autres termes, le labour permet de corriger le tir tant que la parcelle n’est pas trop sale et sans forcément modifier ses pratiques culturales ».

Concrètement, en année 1, le blé est semé. En année 2, un faux-semis précède une culture de diversification (sorgho ou pois). En année 3, un faux semis précède une autre culture de diversification (tournesol ou colza) avant de revenir un blé en 4e année, semé après un faux semis pour faire lever les adventices.


Graphique 2 : Scenario de lutte agronomique contre les graminées en 4 ans. (© Arvalis)

« La rotation et le travail du sol ont un effet non-négligeable sur la maîtrise des adventices, et en particulier du ray-grass », poursuit Stéphane Jézéquel. « Il faut savoir utiliser ces leviers au mieux, même si le choix de la rotation est d’abord guidé par un souci économique. Mais en cas de parcelles très sales, c’est une solution à envisager. »

 

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