Unip Avantage à la rotation avec pois quel que soit le contexte de prix
A quelques jours des semis de pois de printemps dans le Bassin parisien, l’Unip souhaite rappeler aux agriculteurs l’intérêt économique du pois dans les rotations céréalières, même en contexte de prix élevé. Preuve à l’appui.
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Les assolements se décident classiquement en fonction des marges annuelles des cultures. « Dans les régions où les céréales et les oléoprotéagineux sont classiquement cultivés, ce raisonnement peut pousser à multiplier les blés sur blés au détriment du pois. Or, cette approche « comptable » a un biais : elle ne tient pas compte des effets induits par la succession des cultures, ni de la progression des cours des intrants. »
Des bénéfices à intégrer au calcul
Les tendances des marchés des céréales, du colza et depuis peu du pois, se dessinent sur des échéances éloignées, mais plus difficilement celles des engrais minéraux. Pourtant, ces derniers représentent près de 50 % des charges opérationnelles en colza, blé ou orge, alors que seulement 20 à 25 % pour le pois, qui n’a besoin que d’engrais de fond. « Par ailleurs, il faut tenir compte des gains de rendement sur les cultures qui suivent un pois, calcul d’autant plus important que les prix des graines sont élevés, et aussi des économies de charges (herbicides, dose d’azote, travail du sol). »
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Une étude réalisée par la chambre d’agriculture de l’Eure-et-Loir et l’Unip, sur la petite région agricole du Thymerais, compare des assolements avec et sans pois dans des contextes de prix différents. L’assolement le plus fréquent de la région, constitué pour moitié de la surface avec du blé et à part égale de colza et d’orge (rotation colza/blé/blé/orge), est ainsi comparé à un assolement moins pratiqué avec du pois inséré entre deux blés (rotation colza/blé/pois/blé/orge). « Un contexte de prix moyen et un contexte de prix élevé sont simulés pour les cours des cultures et de l’azote. L’observation des marges semi directes par culture montre que celles du blé et du colza sont très bonnes et celles du pois toujours en retrait, surtout en contexte de prix élevé. »
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Gain de 13 €/ha en contexte de prix fort
A l’échelle de l’assolement, la conclusion tourne à l’avantage de la rotation incluant du pois. « Avec un gain de rendement estimé ici à 9 q/ha, une réduction de dose d’azote de 20 kg/ha et des réductions de charges pour d’autres intrants et de mécanisation, la performance du blé de pois dépasse de près de 250 €/ha celle d’un blé de blé. Cela représente une réduction des coûts de production du blé de 18 €/t. Que le blé soit payé 126 €/t (moyenne 2005-2009) ou 180 €/t (hypothèse 2011), l’assolement avec pois est toujours gagnant, surtout avec une prime couplée de 155 €/ha au total. En contexte de prix moyen, le gain est de 22 €/ha. Dans le contexte de prix actuel, il s’annonce encore positif de 13 €/ha/an sur l’ensemble de l’assolement. »
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