Ouverture de la 48ème édition du Salon de l’Agriculture (mise à jour le 21 février) Les surprises de Nicolas Sarkozy ne répondent pas aux attentes pressantes des éleveurs
Au pays de Candy, prénom de la vache vosgienne, mascotte du Salon de l’Agriculture, Nicolas a passé plus de deux heures dans le hall 1 avec les éleveurs exposants, accompagné de Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture. Durant la seconde moitié de la matinée, le président a annoncé la publication de deux décrets sur la méthanisation et la consommation d’espaces agricoles. Sans prononcer le terme, il va par ailleurs étudier la possibilité, d’échelonner les remboursements des divers prêts de consolidation des éleveurs de bovins viande.
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Les propos échangés avec les éleveurs portaient essentiellement sur la faiblesse des cours et sur leur incapacité à pouvoir répercuter les charges sur leurs prix de vente, avec la crainte de voir disparaître dans un bref délai l’élevage de France. Pour remédier à cette situation, certains demandent aux intermédiaires de renier leurs marges tandis que d’autres n’hésitent pas à souhaiter une augmentation du prix de vente de la viande vendue aux consommateurs. La concurrence de viande de moins bonne qualité importée de pays tiers a aussi été dénoncée.
Trois ans pour se remettre de la crise du lait
Sur le parcours du président, des éleveurs laitiers finistériens se sont étonnés que Nicolas Sarkozy ne comprenne pas qu’il leur faille trois ans pour se remettre de la crise du lait de l’année 2009.
Les rencontres avec les éleveurs de bovins viande mais aussi de porcs et dans une moindre mesure d’ovins ont aussi été l’occasion de faire part à Nicolas Sarkozy de quelques demandes particulières : intégration de la race vosgienne dans l’Aoc Munster ou encore la préservation de races menacées comme la Flamande défendue par Edith Macke de Cassel (Nord). Enfin, des étudiants et des fils éleveurs ont interrogé Nicolas Sarkozy pour savoir s'il pense que le métier d’agriculteur a de l’avenir. Ce à quoi le président a répondu « oui » puisqu’il faudra augmenter de 70 % la production agricole pour alimenter les 9 milliards d’individus qui peupleront notre planète d’ici 2050. « Mais votre métier sera différent de vos parents ».
Le président de la République a reconnu, auprès de chacun des producteurs avec qui il s’est entretenu, que les solutions déjà prises par Bruno Le Maire s’inscrivent dans la durée (contractualisation interfilière, audit des abattoirs, pesage, classification, ouverture de marchés à l’export en Russie notamment). Il n’a pas répondu aux attentes pressantes des éleveurs de pouvoir répercuter sur leurs prix de vente l’augmentation des cours des céréales destinées à l’alimentation animale.
Répercuter les hausses des coûts alimentaires sur les prix de vente
Ceci dit, durant la table ronde de la seconde moitié de la matinée, les sujets abordés ont permis à Nicolas Sarkozy de faire plusieurs annonces. En revenant sur la question des prix des carcasses, le président a lancé un appel auprès de la filière bovine pour pouvoir répercuter les hausses des coûts alimentaires sur les prix de vente. Il a aussi demandé que l’étiquetage mentionnant l’origine des viandes soit étendu. Et sur ces deux points, « il faudra des résultats » a-t-il déclaré.
Avec la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, le président va aussi étudier la possibilité d’étaler les remboursements des prêts de consolidation accordés ces dernières années. On se dirigerait en quelque sorte vers une année blanche, ou tout du moins partiellement.
Réaction de la Fédération nationale bovineDans un communiqué paru le 20 février, la Fnb prend note des déclarations du président de la République concernant les aménagements de remboursements des prêts en cours. Elle demande une réunion avec le Ministère de l’Agriculture et le Ministère de l’Economie dès la semaine prochaine pour en définir le contenu et les modalités d’application en relation avec les banques. «L’urgence est là, il faut des actes pour y répondre ! » |
Cette activité sera dorénavant assimilée à une activité agricole si l'unité de méthanisation est détenue majoritairement par des exploitants agricoles. Et le coût de rachat de l’électricité produite sera réévalué pour rendre cette nouvelle activité rentable.
Le soutien des pouvoirs publics à l’agriculture se traduit aussi par le souci du président la République, d’après eux, de trouver une solution aux distorsions sociales constatées avec l’Allemagne à propos de la rémunération des salariés de l’industrie agroalimentaire et l’agriculture.
Après la réduction des charges sociales des travailleurs occasionnels payés en France, le nouveau chantier du gouvernement est la baisse des charges sociales des salariés permanents. Il souhaite aussi que l’agriculture se rapproche d’une partie de la distribution en s’organisant comme il se doit pour préserver la valeur ajoutée des productions mises sur les marchés. A ce titre il souhaite une ouverture des marchés collectifs aux productions locales pour représenter 20 % des réponses aux appels d’offres.
Durant la table ronde, le président est revenu plusieurs fois sur les enjeux du G20 agricole et sur la campagne d’affiches de la Fne (voir encadré). Nicolas Sarkozy l’a jugée « déplacée, injuste et contreproductive ». « Je reste mobilisé pour défendre une agriculture durable mais je ne laisserai pas insulter les agriculteurs ».
A propos de la 48ème édition du salon de l’agriculture lire aussi : Samedi 19 février, Porte de Versailles à Paris - 48ème édition du Salon de l'agriculture avec des éleveurs à la peine Commission départementale de la consommation des espaces agricoles |
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