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Initiative, partage d'expérience Huilerie Ménergol : sur la bonne voie malgré les difficultés

En 2007, 37 agriculteurs se sont rassemblés pour créer une unité de trituration de graines de colza sur la commune de Saint-Gouéno (Côtes d’Armor). Où en sont-ils quatre ans après ? Une interview extraite du numéro 2 de Terre-net Magazine.

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« Il existe une demande importante en huile et tourteaux de
colza », soulignent Patrick Colleu, éleveur (ici au premier plan)
et Marc Théry, chargé de missions à la Communauté de
communes du Mené,dans laquelle se situe l’huilerie Ménergol.
(© DR)

Patrick Colleu, éleveur et trésorier de la coopérative Ménergol qui encadre l’activité, décrit une mise en route difficile mais des motivations bien réelles. A l’équilibre aujourd’hui, la rentabilité de l’installation est attendue à court terme.

Terre-net Média (TNM) : Quel objectif poursuiviez-vous à la création de l’huilerie ?

Patrick Colleu (PC) : Nous voulions gagner en autonomie sur les postes carburant et matières protéiques. Produire son tourteau permet d’en maîtriser la qualité et d’éviter le recours aux importations de soja Ogm. Cependant, le tourteau de colza obtenu contient trop de matières grasses, ce qui limite son incorporation dans la ration. Pour apporter la quantité de matière azotée nécessaire, nous devons compléter avec du soja importé, du pois ou de la féverole. L’huile végétale s’utilise dans tous les tracteurs à hauteur en moyenne de 30 %, 50 % en été, voire 100 % grâce à un kit de carburation.

TNM : Comment s’est passée la mise en route ?

PC : La première année, nous avons trituré 700 t de graines, le minimum, en misant sur un doublement du nombre d’adhérents tous les ans. Mais le niveau des frais de trituration rebute. Nous avons alors développé un service de trituration à façon pour les coopératives, mais des problèmes techniques nous ont empêchés d’honorer nos engagements vis-à-vis de la qualité des tourteaux. En 2008, face au scepticisme des agriculteurs et des coopératives, celles-ci ayant été échaudées, nous sommes passés sous statut coopératif pour pouvoir acheter des graines et faire tourner la presse. 

TNM : Pouvez-vous décrire l’huilerie en quelques chiffres ?


Aujourd'hui, la presse triture 1.000 à 1.200 t
de graines de colza par an. (© DR)

PC : La presse a une capacité annuelle de trituration de 3.600 t de graines de colza, l’équivalent de la production de 1.200 hectares de cette culture et de la surface en jachère, en 2007, dans un rayon de 15-20 km autour de l’huilerie. L’investissement de départ s’élevait à 550.000 €, subventionné à 50 % : 150.000 € pour la presse et 180.000 € pour le filtre. Nous achetons les graines de colza 306 €/t six mois après la moisson, 30 à 35 €/t plus cher que si les producteurs les vendaient à la récolte. Les adhérents qui reprennent le tourteau sont facturés 210 €/t contre 230-235 €/t dans les filières traditionnelles. L’huile est vendue au prix de marché, soit 850 €/t.

TNM : Et pour demain ?

PC : Aujourd’hui, la capacité annuelle de la presse atteint 1.000 à 1.200 t grâce à l’achat de graines. Pour l’instant, nous ne prospectons plus d’adhérents potentiels, les frais de trituration restant élevés. Mais nous sommes sur la bonne voie. De 84 €/t, ces derniers sont passés à 71 €/t en 2009. Aujourd’hui, les adhérents ne perdent pas d’argent. L’amortissement du matériel, prévu sur sept ans, prend fin dans trois ans. Les coûts de trituration, plombés par les remboursements, vont alors chuter à environ 40 €/t et le cercle vertueux pourra commencer.

 

Cet article est extrait de Terre-net Magazine n°2. Si vous ne l'avez pas reçu chez vous, retrouvez Terre-net Magazine en ligne en cliquant ICI.

 


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