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Sorgho 2011 Nécessité de sécuriser les débouchés pour stabiliser les surfaces

Alors que le sorgho présente tous les avantages d’une culture grenello-compatible, son maintien dans la Sau française dépendra assurément de ses débouchés. Il s’agit pour la filière de convaincre les marchés, notamment en fabrication d’aliments du bétail, pour stabiliser les surfaces, et réciproquement.

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Le choix d’une variété adaptée et un objectif de récolte à un
taux d’humidité compris entre 15 et 20 % permettra de
récolter avant la mi-octobre. (© Terre-net Média)

Les surfaces françaises de sorgho ont tendance à évoluer à la hausse depuis la chute brutale de 2004 et hormis celle de 2008. Jean-Luc Verdier, ingénieur d’Arvalis-Institut du végétal, se veut optimiste : « avec quasiment 53.000 ha, dont 48.000 ha de sorgho grain et 4.000 ha de sorgho grain ensilage, en 2010 (au niveau de 2006), sa tendance à investir de nouveaux territoires semble durablement tenue, notamment dans l’Ouest (Poitou-Charentes, Centre, Pays de la Loire), mais aussi en Aquitaine et en Auvergne ». Il explique également le léger repli par rapport à 2009, et ses 58.000 ha, qui « semble lié aux conditions très particulières de cette année là qui avait vu un repli des surfaces de céréales ».

Compétitif par rapport au maïs en alimentation animale

Quant aux débouchés, l’autoconsommation du sorgho fourrager a particulièrement intéressé les régions de l’Ouest (+ 10.000 ha). La totalité de la collecte de sorgho grain (162.000 t sur une production totale de 292.000 t) a trouvé preneur : soit en alimentation animale (30.000 t) soit dans d’autres consommations intérieures (20.000 t), soit encore à l’exportation (100.000 t). L’Union européenne produit 617.000 t de sorgho pour un million de tonnes de consommation. La France se place en tête des producteurs européens, juste devant l’Italie. Les États-Unis se positionnent comme le premier exportateur mondial (4 Mt exportées sur 10 Mt produites) même s’ils n’arrivent qu’en seconde position en production, derrière le Nigéria (quasiment 11 Mt). La demande à l’exportation pour la production française reste plutôt stable, notamment de la part de l’Espagne pour l’alimentation des porcs et le Benelux pour l’oisellerie, alors que les utilisations intérieures par les fabricants d’aliments du bétail se réduisent. Les acteurs de la filière affichent cependant une certaine confiance. « A 70.000 ha, la production trouverait ses débouchés sans peine. »

Une culture agronomiquement économe

Selon Yvon Parayre, président de la chambre d’agriculture de Haute-Garonne, « dans le cadre de la Pac, le sorgho a réellement une carte à jouer dans les rotations. Sa culture devrait donc se développer. Le sorgho trouve notamment sa place dans les zones à contrainte d’eau drastique comme les Charentes où il affiche d’ailleurs déjà des surfaces en progression. »

Les producteurs devraient ainsi apprécier :
- son comportement en conditions sèches et chaudes ;
- sa facilité de récolte ;
- une diversification des assolements et l’accès aux primes rotationnelles (ex : sorgho, tournesol, céréales) ;
- l’aide à la gestion des ravageurs (non sensible à la chrysomèle) ;
- l’aide à la lutte contre les graminées ;
- ses besoins modérés en azote, un faible reliquat après récolte et un faible besoin en eau ;
- la sécurisation de l’approvisionnement fourrager ;
- une culture possible en agriculture biologique.

Le désherbage, problématique à partir de 2003, année de retrait de l’atrazine, est aujourd’hui facilité grâce à l’homologation de huit nouvelles matières actives en deux ans : 4 anti-graminées et anti-dicotylédones, 2 anti-dicotylédones annuelles et 2 anti-vivaces. Le sorgho se prête également bien au désherbage mécanique : binage, herse étrille. « D’ailleurs, précise Jean-Luc Verdier, 58 % des agriculteurs qui sèment à un écartement d’au moins 60 cm binent leur sorgho. »

Le marché du sorgho se segmente

En France, le sorgho fourrager se développe, le sorgho biomasse démarre. Le sorgho papetier mériterait d’être approfondi.

  • Sorgho grain
    5e céréale cultivée dans le monde. Sa taille est réduite (1 m à 1,4 m). Il est principalement destiné à l’alimentation animale (monogastriques principalement), à l’alimentation humaine (semoule, aliments pour les intolérants aux gluten, brasserie, distillerie…) et aux biocarburants (éthanol).
  • Sorgho plante entière
    La sélection en a inscrit 11 variétés en 2010. Il existe trois types principaux. Le sorgho grain ensilage est plus grand que le sorgho grain et est exclusivement destiné à la confection d’ensilage. Le sorgho sucrier, également de grande taille, possède une tige riche en sucres car faible en lignine. Il est utilisé soit en alimentation animale (ensilage), soit pour la production de biocarburants. Le sorgho fibre, au contraire, présente une tige riche en fibres qui le rend apte, par sa biomasse, à des usages en méthanisation et en biomatériaux.
  • Sorgho fourrager (type sudan grass ou hybride)
    Espèce à fort tallage, il permet des coupes multiples pour l’affouragement des troupeaux soit en pâture, soit en fourrage stocké.

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