Assemblée générale de la Fnab « Assez du rafistolage », pour un cadre et des garanties pérennes
La cohérence globale des politiques publiques de soutien à l’agriculture biologique arrive en tête des revendications de la Fnab. Concrètement, la filière bio demande un engagement stable des pouvoirs publics en sa faveur et son implication prioritaire dans les dispositifs de protection de l’eau. Le réseau syndical annonce la mise en place de pôles de conversion en région, sur le mode participatif, qui répondent aux besoins des producteurs. Par ailleurs, la Fnab souhaite l’appui à la construction d’un programme de recherche ambitieux via l’Itab et une répartition plus équitable à son égard des fonds professionnels collectés pour le développement de l’agriculture.
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« Alors que nous n’aurons pas 6 % de la Sau convertis en 2012, notre nouvel objectif est d’atteindre les 20 % en 2020. »
Il a notamment insisté sur le rôle de l’agriculture biologique dans « le développement rural, son action en faveur d’une agriculture territorialisée, non délocalisable, qui redonne sa place à l’agriculteur ».
Les petites exploitations pénalisées
« Malgré cela, la circulaire fixant le cadre de la conversion n’est toujours pas sortie pour 2011. Nous la demandons au plus vite pour pouvoir informer les producteurs des conditions de leur passage en bio. » La Fnab déplore globalement les modifications trop fréquentes des dispositifs de soutien et demande de clarifier et de stabiliser le montant des aides à l’hectare (conversion et maintien).
Par ailleurs, le transfert des aides à la conversion du second au premier pilier de la Pac, et le passage de l'aide unifome à l'hectare associé, pose question. « D’une part, il risque de pénaliser toutes les fermes de Sau inférieure à 50 ha et, d’autre part… où sont passés les 50 millions d’euros d’économie réalisée dans l’affaire ? » (1) Bruno Le Maire a rattrapé la baisse du crédit d’impôt par une procédure d’urgence, « insuffisante pour compenser le handicap pour les plus petites fermes ». La filière attend des mesures pérennes de soutien aux plus petites structures. « Chaque agriculteur doit pouvoir estimer ce qu’il risque, ce qu’il gagne, dans quel cadre il peut opérer sa conversion. Nous avons besoin de circulaires, de garanties à long terme. »
Création de pôles de conversion
Par ailleurs, les producteurs engagés dans des Mae n’ont toujours pas reçu leur versement au titre de l’année 2010 « ce qui entraîne des difficultés de trésorerie ». Les structures d’accompagnement constatent déjà l’impact de ce manque de visibilité se répercuter dans les intentions de conversions en 2011.
Pour accompagner les projets, la filière met en place en région des pôles de conversion, pôles participatifs faisant intervenir la Fnab, les collectivités territoriales, les Chambres d’agriculture, les coopératives, les banques, les centres de gestion…
Parmi les autres sujets abordés, la qualité de l’eau et le rôle que peut jouer l’agriculture biologique dans sa préservation. Dominique Marion préconise, entre autres, de convertir les surfaces situées au bord des captages d’eau prioritaires. « Nous avons estimé la possibilité d’atteindre 150 €/ha de moyenne et jusqu’à 850 €/ha d’économies de coût de dépollution pour les collectivités territoriales. » La Fnab estime important de disposer d’un outil de recherche performant et demande les moyens pour la mise en place d’un programme ambitieux pour l’Itab, son institut technique. Enfin, la filière appelle à « une répartition plus équitable vis-à-vis de la bio des fonds et taxes divers prélevés en faveur du développement agricole, notamment le Casdar ».
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