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Sécheresse 2011 Le gouvernement va réunir le fonds de garantie des calamités

Compte tenu de la gravité de la situation, le gouvernement va réunir le fonds de garantie des calamités agricoles pour aider les exploitants. Il va par ailleurs autoriser immédiatement le fauchage des jachères sans attendre le 15 juin, alors que l'agriculture française, frappée par la sécheresse, est en « crise » sur plus de la moitié du territoire

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Le gouvernement va autoriser le fauchage des jachères sans
attendre le 15 juin. (© Terre-net Média)

Le fonds, qui est doté d'une centaine de millions d'euros, sera réuni d'ici fin juin, a annoncé le le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire sur Europe 1. Le ministre va rassembler les préfets de région « dans les tout prochains jours » pour faire le point avec eux, « exploitation par exploitation, des besoins financiers », a-t-il précisé. « Le fonds va forcément être mobilisé », a déclaré à l'Afp Xavier Beulin, président de la Fnsea, le principal syndicat agricole. « Quand je vois l'état des fourrages, des pâtures, dans la plupart des régions de France, il est évident qu'on va en avoir besoin », mais cela passera par des expertises et « ne pourra se faire qu'à partir de juillet-août », lorsque les pleins effets de la sécheresse devraient être connus, a-t-il déclaré.

« Il y a une situation d'urgence »

Le gouvernement va également autoriser immédiatement le fauchage, sans attendre la date du 15 juin qui était prévue dans certains départements. Car selon M. Le Maire, « il y a une situation d'urgence ». La sécheresse, qui va se traduire par des rendements plus faibles des cultures, pousse certains éleveurs à abattre une partie de leur bétail pour pouvoir nourrir leurs bêtes, a-t-il fait valoir. « C'est une mesure que nous attendions », car « la nature a pratiquement trois semaines d'avance par rapport à une année normale », a expliqué M. Beulin, évoquant des surfaces qui « sont en train de jaunir et de dessécher » et qui seront bientôt inutilisables par les éleveurs.

Un impôt-sécheresse ne semble pas à l'ordre du jour

Un impôt-sécheresse, comme en 1976, ne semble pas, pour l'instant, à l'ordre du jour. M. Le Maire a indiqué que ce n'était pas à lui de s'exprimer sur son éventuelle création, tandis que la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a estimé dimanche qu'il était « trop tôt » pour l'envisager. La Fnsea ne réclame pas un tel impôt, qui serait impopulaire, a indiqué M.Beulin. En revanche, il demande la mise en place d'un plan de stockage de l'eau hivernale pour prévenir de telles situations, et demande à l'Union européenne de « faire preuve de solidarité », au-delà du versement anticipé envisagé d'aides qui « n'est jamais qu'une avance de trésorerie ».

Parvenir à un accord avec les assureurs sur des contrats sur plusieurs années

Le syndicat a alerté ses réseaux bancaires habituels sur les besoins de trésorerie des éleveurs. De son côté, le gouvernement a écrit aux banques « pour leur demander de jouer le jeu », a précisé M Le Maire, appelant banques et assurances à la « solidarité ». « Il est normal que les banques, que nous avons soutenues pendant la période de crise en 2008, jouent aussi le jeu et voient ce qu'elles peuvent faire" pour soutenir les exploitants", en matière de trésorerie, de report d'intérêts, de dette », a déclaré le ministre. Depuis deux-trois semaines, les assureurs refusent les nouvelles souscriptions de contrats pour risque climatique, parce que le risque « est avéré », ce qui « n'est pas contestable en soi », a indiqué M. Beulin, qui souhaiterait parvenir à un accord avec les assureurs sur des contrats sur plusieurs années afin de mutualiser les risques. Le code des assurances interdit la souscription de contrats en cas de risque avéré, fait valoir Groupama.

La Fnsea est par ailleurs en train de mettre en place des contrats entre céréaliers et éleveurs pour que ces derniers puissent nourrir le bétail. Selon les chiffres du ministère de l'Ecologie samedi, 42 départements sont concernés par des mesures restreignant certains usages de l'eau.

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