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Marché foncier des années 2010 Les énergies renouvelables et la fin des quotas pèseront sur le prix des terres

En présentant les grandes tendances du marché foncier en France en 2010, la Fnsafer s’est livrée à une analyse des facteurs qui pourraient conduire à de nouvelles hausses du prix des terres agricoles dans les prochaines années.

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(© Fnsafer)
Le marché foncier et les prix des terres sont sous l’influence de nombreux facteurs. La liste s’allonge d’années en années. Selon « Espace rural, Analyse des marchés » publiée par la Fnsafer ce 24 mai, le prix des terres agricoles ne sera pas de moins en moins corrélé à celui des matières premières agricoles. Ce constat s’appuie sur des observations faites aussi bien en France qu’en Europe et aux Etats Unis.

« On observe tout d’abord que les politiques énergétiques peuvent directement influencer le marché des terres agricoles. Les politiques de soutien aux agrocarburants, qui contribuent à améliorer les revenus agricoles, notamment dans un contexte de tension sur les marchés alimentaires, participent au renchérissement du prix de la terre. Aux Etats-Unis, les contrats à prix garantis conclus à partir de 2005 ont fait grimper les valeurs foncières. En Allemagne, les aides en faveur de cultures énergétiques destinées à la méthanisation ont eu les mêmes conséquences ».

Un autre facteur énergétique à ne pas négliger, le développement de l’énergie photovoltaïque dans les zones méridionales (en Italie par exemple) et les Dom : « La mise en place de cette politique photovoltaïque a créé de toutes pièces une nouvelle rente foncière pour les propriétaires, difficile à justifier » et de plus en plus déconnectée des seuls revenus agricoles !

Tous ces éléments, assure la Fnsafer « présagent une interconnexion croissante entre les futures politiques énergétiques et les prix des terres agricoles, des forêts voire des espaces naturels non productifs».

« Toutefois, le renchérissement du foncier agricole ne peut être sans limite. Il sera contenu par l’évolution de la demande solvable de produits agricoles, donc du pouvoir d’achat des populations tant en France qu’en Europe ou dans le monde. »

Les choix en matière de politique agricole ne seront pas non plus sans effet dans les toutes prochaines années. La Fnsafer observe déjà que « la fin annoncée des quotas laitiers en 2015 modifie la donne sur les marchés fonciers ». Le phénomène est déjà observable aux Pays-Bas où la valeur perdue des quotas déconnectée du foncier se répercute sur celle des terres en vente. En France, il est probable que les terres sans quotas reprennent de la même manière de la valeur au détriment des terres avec quotas.

« En revanche, l’effet de l’annonce de la réforme des droits à paiement unique (Dpu) n’est pas perceptible. Et pour cause, les modalités n’en sont pas encore arrêtées, et la demande récente des Etats membres de l’Union européenne, de ne pas introduire de plafonds d’aide par exploitation, vise à consolider les modes actuels de formation des revenus ».

Mais « une baisse significative des aides à l’hectare dans l’Union européenne se traduirait par une baisse du revenu à l’hectare, entraînant à la fois l’agrandissement des exploitations agricoles et la baisse du prix de la terre ».

« Le niveau des aides directes et leur plafonnement constituent donc les points cruciaux de la réforme de la Pac. Des décisions qui seront prises dépendra l’avenir des exploitations familiales européennes, notamment face aux exploitations de plusieurs milliers d’hectares qui se mettent en place à travers le monde. »

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