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Récoltes 2011 Avec 33,5 millions de tonnes de blé, la France s'en sort bien

Après quatre mois de sécheresse, la diminution de 6 % de la production de blé en France par rapport à l’an passé est presque un exploit. Elle est bien inférieure aux 15 % envisagés par FranceAgriMer début juin, alors que la pluie manquait cruellement. En fait, les pluies de la fin du printemps et de juillet ont montré que les rendements n’étaient pas faits. Avec du blé de bonne qualité, 2011 sera au final une année moyenne qui permet à notre pays de rester un acteur majeur sur les marchés à l’export vers les pays tiers même si le record de l’an passé, avec 13 millions de tonnes vendues, ne sera pas atteint.

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Avec une capacité de production régulière, la France
tirerait profit de produire plus de blé (© Terre-net Média)

Pour en finir la France ne s’en sort pas si mal. C’est avec une certaine satisfaction que Philippe Pinta, président de l’Agpb (Association générale des producteurs de blé et autres céréales), a annoncé les dernières estimations de production de blé pour 2011, ce 6 septembre 2011.

Les 33, millions de tonnes produites montrent encore une fois que notre pays dispose de ressources importantes pour surmonter des événements climatiques les plus extrêmes. 2011 n’aura pas été 1976.

Après quatre mois de sécheresse, une baisse de 6 % de la production de blé par rapport à 2010 rapportée par FranceAgriMer est presque un exploit. Elle est bien inférieure aux 15 % envisagés début juin, au plus fort de la sécheresse.

Un blé de qualité très compétitif

Mais les pluies de la fin du printemps et de juillet ont montré que les rendements n’étaient pas faits. Et la production alors établie à 31 millions de tonnes s’est avérée être sous estiméede près de 2,5 millions de tonnes. Au final, 2011 sera une année moyenne ce qui permet à notre pays de rester un acteur majeur sur les marchés à l’export malgré le retour des pays de la mr Noire.

Toutes les céréales à paille dans la moyenne basse

Selon les dernières estimations de FranceAgriMer reprises par l’Agpm, les productions de céréales à paille sont dans la moyenne inférieure des cinq dernières années. Les baisses constatées sont plus fortes que pour le blé. Avec un recul de 19,1 %, la production de blé dur serait de 2,1 millions de tonnes. Et 8,9 millions de tonnes d’orge ont été récoltées (- 17,3 %). Pour le maïs, la production attendue porterait sur 13,8 millions de tonnes.

A l’échelle mondiale, le risque de surproduction est nul. La production est juste suffisante pour couvrir les besoins de la planète et la qualité du blé français rendra la céréale très compétitive.

Si le record de 13 millions de tonnes d’exportations vers les pays tiers de l’an passé ne sera pas de nouveau atteint sur 2011/2012, il se peut que la France importe comme durant la campagne précédente du blé fourrager pour mieux exporter son blé meunier, de 11 % de protéines en moyenne.

Au niveau de l’exploitation et même des parcelles, les situations sont des plus contrastées avec des rendements parfois en chute de 40 % et ailleurs d’excellents résultats. Quoiqu’il en soit, le blé sera semble t-il mieux valorisé que l’an passé avec le développement manifeste de la contractualisation. Les agriculteurs auraient déjà engagé plus des deux tiers de leur récolte à un prix fixe.

Les céréaliers pourraient être les grands perdants, selon l'Agpb

L’assurance récolte

Partisane du développement de l’assurance récolte, l’Agpb souhaite que le taux de franchise actuellement de 30 % soit abaissé à 20 %. L’association y travaille même si l’Omc assimile un tel soutien à une aide de la "boîte orange".

« Pendre une telle décision n’est qu’une question de volonté politique », a déclaré Philippe Pinta. « Quand on sait que d’autres pays ont adopté des mesures similaires, il faut arrêter que la France lave plus blanc que blanc ».

Outre les inquiétudes sur le déroulement de la récolte et l’opération paille qui, avec plus de 900 mille tonnes de contractualisées (opération Fnsea), semble être une réussite, l’été a été marqué par les dernières propositions de la commission pour l’après 2013. L’Agpb redoute que les céréaliers soient les grands perdants de la stabilité du budget européen et de la nouvelle répartition des fonds qui en découlerait.

Plus précisément, ils craignent à la fois les effets concomitants de la convergence nationale et européenne des aides et leur verdissement. Des effets d’autant plus dommageables que les céréaliers ne peuvent compter sur des gains de productivité pour compenser la baisse des aides grâce de meilleurs rendements. « Il manque une tonne par hectare en moyenne en blé », a déploré Philippe Pinta.

Une nouvelle baisse de 150 euros d’aides, qui s’ajouterait à celle inhérente au bilan de santé, n’est pas exclue. Dans ces conditions, il est aisé de comprendre que l’Agpb jouera de toute son influence pour que les orientations de la nouvelle Pac ne défavorisent pas trop les céréaliers.

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