Lin 2000 À la recherche d'hectares en contexte de marché favorable

Nicolas Defransure : « Les filateurs chinois achètent en dollars alors que les teilleurs vendent en euro. La parité euro/dollar nous défavorise. Les Chinois n’ont jamais payé aussi cher la fibre qu’à l’heure actuelle. Une baisse de l’euro aurait un effet bénéfique sur les prix. » (© Terre-net Média)

En 2005, Lin 2000 avait 2.000 ha de lin textile sous contrat répartis chez 180 adhérents. En 2011, 115 producteurs ont semé 1.050 ha de lin. Nicolas Defransure, technicien de la coopérative de teillage de Grandvilliers dans l’Oise, rappelle l’historique mouvementé d’une production, fleuron de la France, dédiée à l’exportation. « Les deux années suivant 2005, l’offre a dépassé la demande, les stocks ont augmenté et les prix se sont dégradés, jusqu’à 1 €/ kg de fibres longues. » La crise mondiale, accompagnée d’une baisse des ventes de vêtements, a aggravé la situation.

La conjoncture récente a renversé la vapeur. « La petite récolte de 2010 et celle, très mauvaise, de cette année, alors que la demande repart à la hausse, augurent des stocks nuls fin août 2012. »

La France fournit près de 80 % de la fibre de lin au niveau mondial pour une demande annuelle autour de 100.000 t. Nicolas Defransure évoque les 55.000 ha de sole française 2011, alors qu’il estime à 70-75.000 ha la surface qui permettrait à la filière d’alimenter le marché sereinement tout en garantissant la rentabilité au producteur. « Les teilleurs ont la connaissance du marché. Ils peuvent maîtriser les surfaces en conséquence. »

Appel à la production pour satisfaire la demande

« Pour assurer la pérennité de la coopérative, explique le technicien, nous devons reconstituer les stocks et pour cela nous recherchons des surfaces. Les prix actuels se situent entre 2 et 2,50 €/kg de fibres longues, un bon niveau. » Pour atteindre son objectif, Lin 2000 promet un produit brut autour de 2.500 €/ha pour 2012, considérant une récolte à 7 t/ha, et développe un service de récolte pour éviter à celui qui souhaite se lancer d’avoir à investir dans du matériel. « Nous proposons, depuis 2010, l’arrachage, le retournage et l’enroulage du lin. Nous nous chargeons de 150 ha pour l’instant. Nous investirons dans du matériel supplémentaire en fonction des hectares engagés d’ici le 15 octobre. » Nicolas Defransure rappelle les atouts du lin, tête de rotation affichant un bénéfice rendement sur le blé suivant de 10-15 q/ha. Lin 2000 souhaite atteindre 1.250 à 1.300 ha pour les semis 2012, et entre 1.400 et 1.600 ha pour 2013 et 2104.