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Conseil des ministres au Luxembourg [Mis à jour] Paris pessimiste sur les chances de sauver le programme d'aide aux démunis

Le ministre français de l'Agriculture, Bruno Le Maire, s'est dit pessimiste sur les chances de parvenir à un compromis qui permettrait d'éviter une réduction drastique des fonds européens d'aide aux plus démunis sur lesquels comptent des centaines d'associations caritatives en Europe.

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"J e ne suis pas confiant, je le dis tel que je le pense", a confié Bruno Le Maire aux journalistes à son arrivée à une réunion avec ses homologues européens à Luxembourg. La France a plaidé ces dernières semaines auprès des six pays de la minorité de blocage (Allemagne, Danemark, Suède, Royaume Uni, Pays-Bas et République tchèque) pour les convaincre de donner leur accord à une proposition qui permettrait de sécuriser le versement l'an prochain de 500 millions d'euros aux associations caritatives, a-t-il expliqué.


La Cour a estimé que le Pead, fondé en 1987, avait dévié de son objectif initial de redistribution des excédents agricoles, pour ne plus financer que des achats de nourriture tirés du budget de la Politique agricole commune, alors qu'il relèverait plutôt de la politique sociale. (© Terre-net Média)

 

"Nous avons sans cesse mis sur la table de nouvelles propositions de compromis, nous avons fait toutes les démarches pour convaincre nos partenaires. Nous avons à chaque fois essayé d'apporter des solutions et nous nous sommes heurtés à un mur", a-t-il déploré. Les négociations devaient se poursuivre à la mi-journée en marge de la réunion des ministres en vue d'un éventuel compromis, mais "rien ne bouge", a confié un diplomate européen à l'Afp.

Ce programme européen d'aide aux plus démunis (Pead), dont bénéficient quelque 18 millions de personnes, risque de passer de 480 millions d'euros cette année à 113,5 millions d'euros en 2012, du fait des objections de la Cour européenne de justice, qui avait été saisie par la Suède et l'Allemagne. La Cour a estimé que le Pead, fondé en 1987, avait dévié de son objectif initial de redistribution des excédents agricoles, pour ne plus financer que des achats de nourriture tirés du budget de la Politique agricole commune, alors qu'il relèverait plutôt de la politique sociale.


[Mise à jour]

Le ministre français de l'Agriculture Bruno Le Maire a affirmé dans un entretien à paraître jeudi dans La Croix que le gouvernement français était "déterminé à ne pas laisser tomber" les associations caritatives en cas d'abandon du programme européen d'aide aux démunis (Pead).

Des incertitudes pèsent sur l'avenir du Pead utilisé par de nombreuses organisations caritatives pour distribuer de l'aide alimentaire en Europe, mais contesté par une minorité d'Etats, dont l'Allemagne. "Le premier ministre (François Fillon) m'a indiqué qu'il était déterminé à ne pas laisser tomber les associations caritatives", a déclaré M. Le Maire. "Mais je ne suis pas sûr que les gouvernements grecs, espagnols ou portugais auront les moyens de faire de même".

Le ministre a récemment effectué une tournée en Europe pour tenter de rallier les six pays qui constituent une minorité de blocage pour le maintien du Pead. Ces Etats sont l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la République tchèque, le Danemark et la Suède. "J'ai mené un intense travail diplomatique pour sauver ce programme", a-t-il relevé, se disant "ni optimiste ni pessimiste, je suis déterminé. Mais il ne faut pas se le cacher: la négociation est très difficile".

Contrairement à ce qui était prévu, l'avenir du Pead pourrait ne pas être abordé du tout par les ministres européens de l'Agriculture lors de leur réunion jeudi à Luxembourg, si les négociations en cours avec les pays opposés n'aboutissent pas, ont indiqué mardi des sources diplomatiques à l'Afp. "J'ai senti, au cours de mon déplacement à Prague, que les Tchèques étaient probablement les plus ouverts. S'ils sortent de la minorité, cela suffit pour maintenir le Pead", a poursuivi M. Le Maire.

 "Néanmoins, la stratégie que j'ai suivie et que j'assume, même si elle est plus difficile, est de trouver un accord avec l'Allemagne. (...) J'estime que défaire la minorité dans le dos des Allemands n'est pas une bonne solution", a-t-il souligné. "On ne passera pas en force sur un sujet aussi important". "Si la proposition de la Commission (européenne) de renouveler le Pead sur de nouvelles bases juridiques est rejetée, le programme et les financements tombent. Ce serait une défaite majeure pour l'Europe", a-t-il estimé, appelant à faire "le choix de la solidarité, pas celui des égoïsmes nationaux".

 

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