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Engrais Les prix devraient, à terme, continuer leur évolution à la hausse

Dans une note transmise à la presse, la société de conseil spécialisée dans la gestion de risque prix Agritel revient sur les facteurs qui influencent le prix des engrais. Bien que le prix de l’azote ait augmenté de 60 % entre juin 2010 et juin 2011, la consommation d’engrais au niveau mondial devrait continuer à augmenter. Or « les disponibilités en matières premières » sont limitées. Autrement dit, les prix sont à la hausse et de façon structurelle.

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Delphine Leconte, société Agritel : la France ne représente que
2 % des consommations mondiales d’engrais, et pâtit donc des
évolutions des cours en Mer Noire, en Chine, en Egypte ou aux
Usa. (© Agritel)

Consultante chez Agritel, Delphine Leconte revient sur les fondamentaux qui font varier d’une campagne à l’autre le prix des engrais : « A l’image des fortes fluctuations observées sur les marchés des grains, les cours des engrais connaissent des variations importantes qui se sont traduites par une augmentation de l’ordre de 60 % sur les prix de l’azote en France entre juin 2010 et juin 2011. Cette volatilité, s’explique entre autres, par l’équilibre fragile établi sur le marché mondial, qui inflige aux opérateurs du marché français un risque de prix croissant qui se doit d’être mesuré et géré.

Nettement inférieures aux 150 kg d’azote par hectare de céréales appliqués en Europe

En effet, la France ne représente que 2 % des consommations mondiales d’engrais, et pâtit donc des évolutions des cours en Mer Noire, en Chine, en Egypte ou aux Usa. D’un point de vue structurel, pour satisfaire les besoins d’une population mondiale de 9 milliards d’habitants à l’horizon 2050, l’agriculture devra relever le défi de l’augmentation de la productivité sur des surfaces agricoles limitées. Cela passera forcément par une intensification de la fertilisation, notamment dans les régions du monde où les doses appliquées sont encore nettement inférieures aux 150 kg d’azote par hectare de céréales appliqués en Europe. Ainsi le bilan mondial en engrais est caractérisé par une demande structurellement en hausse, face à des disponibilités en matières première sans cesse remises en cause par les experts.

Les niveaux de prix des céréales déterminent les budgets

L’Afrique du Nord détiendrait 32 % des réserves mondiales de phosphate, or dans cette région sujette aux instabilités socio-politiques, il n’est pas exceptionnel de connaître d’importantes restrictions de production.

Par ailleurs, les niveaux de prix des céréales déterminent les budgets à allouer aux intrants pour les campagnes suivantes. En 2010/2011, la demande en engrais a augmenté dans les principaux bassins de production agricole, tirant leurs cours à la hausse. Dans ce contexte, les prix des engrais sont clairement variables d’une campagne à l’autre au gré des bilans fondamentaux des éléments fertilisants, et en fonction des cours des principales commodities, énergétiques et agricoles. »

De plus, la demande en azote explose en Asie et en Amérique du Sud alors que plus de la moitié des réserves de gaz naturel sont concentrées sur la Russie, l’Iran et le Qatar. Les variations du prix du gaz naturel dans ces pays infligent forcément de la volatilité aux cours des engrais puisque le gaz représente 80 % du coût de revient des engrais azotés.

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