Volatilité des prix agricoles (2ème partie) Marchés à terme, investisseurs, fonds de capitalisation… qui est responsable ?
Il existe de multiples cas de causalité pour expliquer la fixation et la variation des prix agricoles. Evidemment la loi de l’offre et de la demande régie par les volumes de matières premières disponibles, mais aussi les fonds d’investissement et les marchés à terme, qui sont aujourd’hui déterminants. Mais le plus surprenant est que la volatilité des prix agricoles est en partie liée à des acteurs financiers, qui n’ont à priori aucun lien avec le secteur agricole.
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Cette corrélation est nettement moins marquée lorsqu’il s’agit d’analyser l’impact des fonds de matières premières diversifiés ou des produits financiers dérivés comme par exemple les swaps (1). Comme si la nature du produit financier était trop éloignée des fondamentaux des marchés agricoles.
Toutefois, les faibles corrélations pourraient aussi s’expliquer par une mauvaise classification des acteurs. Autrement dit, certains fonds seraient assimilés à des fonds de produits agricoles alors qu’il en est tout autrement dans la réalité. Mais dans tous les cas de figure, Jean Cordier note que le fonctionnement des marchés à terme pèse peu sur la masse des fonds capitalisés.
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La formation des prix agricoles repose d’abord sur la loi de l’offre et de la demande
Le troisième résultat, plus surprenant, de l’analyse de la formation des prix agricoles de Jean Cordier est l’absence de lien entre les prises de position sur le marché à terme et les prix de vente. La causalité inverse serait un peu plus marquée. Autrement dit, les prix de vente influent modérément sur les prix des marchés à terme. Aussi, la formation des prix agricoles repose d’abord sur la loi de l’offre et de la demande, c'est-à-dire sur la quantité de produits disponibles, sur sa consommation ou encore sur la nature du produit (stockable ou non) et son acheminement. Dans ces conditions, le marché à terme jouerait un rôle de stabilisateur.
Ceci dit, « de ces trois analyses, il ressort que les modes opératoires pour réguler les marchés agricoles doivent cibler les fonds d’investissements même si la volatilité des prix liée aux investisseurs demeure faible, surtout sur le long terme », analyse Jean Cordier.
« Et si de telles mesures doivent être envisagées, elles reposeront sur des instruments de régulation innovants qui prennent en compte la réplication du risque. Le réel danger pour les marchés est que ce celui-ci soit en effet mal contrôlé, entrainant alors une réelle volatilité des prix ».
Pour s’en prévenir, il est donc nécessaire de détenir davantage d’informations sur les catégories de fonds d’investissement mis sur le marché pour en connaître le fonctionnement et surtout, pour les empêcher de détenir des actifs physiques. En achetant par exemple du maïs, ils pourraient renforcer leurs prises de positions et influer sur les prix de la céréale.
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