Campagne de betteraves 2011 Une récolte record de 37 Mt malgré une surface en baisse
La récolte française de betteraves sucrières a atteint un niveau record en 2011, avec 37 millions de tonnes, et ce malgré une superficie en baisse de 30 % comparée à la moyenne des trois dernières décennies, ont indiqué les professionnels du secteur.
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« C'est toute une filière qui s'en trouverait destabilisée »
La Cgb, qui organise son congrès annuel le 6 décembre, compte dénoncer à cette occasion la prochaine réforme de la politique agricole commune (Pac) qui prévoit la suppression des quotas de sucre à horizon 2015. Les professionnels souhaitent leur maintien tant qu'ils n'auront pas amélioré leur compétitivité face aux producteurs de canne à sucre brésiliens. Leur objectif est de progresser en compétitivité de 30 % d'ici 2020. Dans le cas contraire, « c'est toute une filière qui s'en trouverait destabilisée », selon la Cgb.
La Cgb rappelle que le Parlement européen a demandé en juin 2011 la reconduction de la réglementation européenne du sucre jusqu'en 2020. « Nous avons besoin de temps pour revenir durablement sur le marché mondial. (...) Le Brésil est confronté, quant à lui, à une hausse de ses coûts de production, ce qui tend à rééquilibrer les rapports de force avec l'Europe », fait valoir Eric Lainé, président de la Cgb. Selon lui, 12 ministres européens de l'Agriculture sont favorables au statu quo. Ce qui n'est toutefois pas suffisant pour renverser la vapeur.
Une frilosité des distributeurs difficile à comprendre
Autre sujet de préoccupation pour les betteraviers, le « retard conséquent » du bioéthanol, un carburant pour automobiles composé d'essence et d'éthanol issu de la betterave. Selon les producteurs, les objectifs d'incorporation d'éthanol, de 7 % en 2010, n'ont pas été atteints. En cause, le nombre insuffisant de stations-service proposant du SP95-E10 (sans plomb 95 avec 10 % d'éthanol). La « frilosité des distributeurs est difficile à comprendre », relève la Cgb. Les professionnels du bioéthanol appellent à une « plus grande cohérence » dans la fiscalité du bioéthanol et « au maintien » des allègements fiscaux « au-delà de 2011 ». Vendredi dernier, ils ont protesté contre un amendement adopté par la nouvelle majorité de gauche au Sénat supprimant cet allègement. Selon eux la suppression de l'exonération de taxe intérieure de consommation (Tic), qualifiée de « niche fiscale de 360 millions en 2010 et 200 millions en 2011 » par les socialistes, faciliterait les importations de biocarburants des grands producteurs d'Amérique du Sud et des Etats-Unis.
Enfin, les professionnels se sont félicités de l'enquête lancée ces jours-ci par l'Union européenne à l'encontre des exportateurs américains de bioéthanol, accusés par leurs concurrents européens de profiter de subventions publiques chez eux pour faire du dumping sur le Vieux continent. La plainte a été déposée le 12 octobre par ePure, l'association européenne des producteurs d'éthanol. Ces derniers parlent de dumping après avoir constaté que le prix en vigueur pour le produit sur le marché intérieur aux Etats-Unis était nettement supérieur au prix à l'exportation vers l'Union européenne.
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