Biocarburants Le biodiesel à base de colza concurrencé par les huiles usagées importées
Pour répondre aux exigences d’incorporation de biocarburants, les pétroliers utilisent essentiellement du biodiesel à base de colza pour lequel le secteur agricole a beaucoup investi. Or, depuis début 2011, les pétroliers peuvent utiliser, à des conditions plus avantageuses, des esters d’huiles et de graisses animales étrangères, plus compétitifs que l'huile végétale. Une possibilité qui réduit sensiblement la demande en biocarburant vert. Selon Thibault Dumans, du groupe Saipol, « les usines françaises de biodiesel ne tournent pas à plein régime ».
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Le biodiesel incorporé dans le gazole de nos voitures est essentiellement issu de l’estérification d’huiles de colza par les usines de Diester Industrie. Mais le biodiesel peut également être composé d’esters d’huiles usagées ou de graisses animales plus compétitifs, que la France ne produit pas.
Or depuis début 2011, les pétroliers, qui doivent répondre aux objectifs d’incorporation de biocarburants de 7 % en 2010, ont la possibilité de remplacer le biodiesel par ces biocarburants importés à base d’huiles usagées ou de graisse animale.
De plus, les pétroliers bénéficient d’un système de double comptage pour l’importation de ces biocarburants : une tonne de biocarburant importé en vaut deux au regard des objectifs d’incorporation de biocarburants dans le gazole. Avec cette réglementation, ces biodiesels importés sont largement plus compétitifs que les carburants verts à base de graines de colza ou tournesol.
Des débouchés réduits pour la filière Diester
Avec cette réglementation, la filière Diester s’est vue enlever un débouché de 600.000 tonnes. Selon Thibaut Dumans, acheteur chez Saipol, « ce sont 600.000 tonnes de biodiesel qui n’ont pas été produites par les usines. Ces dernières ne tournent donc pas à plein régime. »
Pour 2012, la réglementation offrant une meilleure compétitivité des biodiesels importés par rapport au Diester est maintenue. Mais les quotas d’importations seront divisés par deux. Les pétroliers pourront importer 150.000 tonnes. Avec le système de double-comptage, la perte pour la filière Diester sera de 300.000 tonnes.
Thibaut Dumans, acheteur chez Saipol (© Terre-net Média) |
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