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Produire plus de céréales et d'oléo-protéagineux Il est temps de passer à l’action selon Orama

L’engagement de produire plus, partagé par la majorité des acteurs politiques, n’est pas suivi dans les faits. Orama déplore la réaction du gouvernement de persister dans l’interdiction de cultiver du maïs Ogm, malgré la prise de position de la Commission européenne. A moins de quatre mois de la présidentielle, les programmes encore flous ne mentionnent pas le rôle stratégique de l’agriculture pour l’économie française.

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Philippe Pinta, président d'Orama et de l'Agpb, à Marseille au Sommet
du végétal en 2011 (© Terre-net Média)

La campagne électorale ne justifie pas qu’il faille relâcher les efforts. A huit jours du prochain Sommet du végétal qui se tiendra à Dijon les 18 et 19 janvier prochains, Philippe Pinta, président d’Orama (qui regroupe Agpb, Agpm et Fop) a fait le point sur les nombreuses initiatives annoncées et prises depuis un an qui s’inscrivent dans la démarche de produire plus de céréales et d’oléo-protéagineux pour que la France s’inscrive à son niveau dans le défi alimentaire mondial de 2050. Or si cet engagement est partagé par le gouvernement et par l’Union européenne et, si il est repris dans les conclusions du G20 agricole, il n’est pas suivi dans les faits concrètement.

Au niveau national, Orama déplore la réaction du gouvernement de persister dans l’interdiction de cultiver du maïs Ogm 810 malgré la prise de position de la Commission européenne. « Il faut reprendre le dossier », défend le président d’Orama. Même si, avec les campagnes électorales, il est difficile d’imaginer que les choses puissent bouger. En attendant, « il y a des velléités de semer au printemps des Ogm et si ça arrive, nous serons là pour encadrer les producteurs », a prévenu Philippe Pinta.

Toujours au niveau national, la mise en oeuvre du plan Silo est retardée par la lenteur de l’instruction des dossiers déposés pour édifier la première tranche de silos de 5 millions de tonnes. Et si le gouvernement s’est engagé à ce qu’il n’y ait plus de recours contre les retenues d’eau existantes, il est fort regrettable qu’ils soient toujours envisageables pour les projets en cours.

Une marche trop haute

Au niveau européen, Philippe Pinta a souligné les contractions entre les objectifs de production annoncés de la réforme de la Pac de l’après 2013 et la proposition législative en débat présentée le 16 octobre dernier. Le verdissement des aides Pac de 30 %, ajouté à leur convergence au niveau national de 40 % dès la première année de la mise en œuvre de la Pac, rend le défi impensable. Selon Orama, la convergence des aides au niveau national doit être étalée sur 10 ans.

Retour sur la Certification d’obtention variétale

La loi votée à la fin de l’année 2011 ne changera pas cette année les habitudes des agriculteurs a assuré Philippe Pinta, président d’Orama. La loi met la France en conformité avec la réglementation européenne mais elle n’oblige pas le gouvernement d’instaurer des Cvo dans l’immédiat.
Tout dépendra en fait, selon le président d’Orama, de l’évolution des techniques culturales des agriculteurs et de leur propension à préférer les semences de ferme à l’achat de semences certifiées. Selon Philipe Pinta, taxer l’orge n’est pas ainsi d’actualité, car 70 % des semences sont certifiées. La Gnis n’imposerait pas ainsi ses quatre volontés.

La mesure de diversification n’est pour sa part acceptable que si le seuil retenu pour la première culture est de 70 %. Quant à la création de 7 % de surface d’intérêt écologique, qui s’ajoute au respect des règles de bien être environnemental, elle reviendrait, si la mesure est retenue, à instaurer de nouvelles surfaces en jachère ! Mais quoiqu’il en soit, les revendications ne justifient aucunement un report de la réforme au-delà de 2014 en prétextant la crise économique et financière. Selon la réforme, la priorité est de la rendre acceptable avec un budget stabilisé à son niveau actuel, selon Orama.

Un secteur stratégique

Le prochain sommet du végétal de Dijon et la campagne électorale sont deux occasions pour interpeller les responsables politiques en campagne électorale sur ces sujets, aussi bien les candidats à la présidentielle que ceux qui se présenteront aux législatives. Avec comme nouvel invité dans les débats, qui ne sont pas suffisamment centrés sur les questions agricoles, l’instauration de la Tva sociale, qui pourrait être efficace dans la filière agricole mais dont les effets restent à démontrer dans les secteurs très dépendants des importations.

Mais à moins de quatre mois de l’élection présidentielle, il est regrettable que les programmes encore flous des candidats ne mentionnent pas le rôle stratégique de l’agriculture pour l’économie française, alors que l’excédent commercial atteindra vraisemblablement 11 milliards d’euros en 2011. C’est à cette condition que « nous pourrons rentrer dans un dialogue constructif avec les candidats ».

 

Des Coûts de production du blé les plus élevés

L’année 2011 est la seconde année la plus élevée pour produire du blé et les coûts de production pour la prochaine campagne s’inscrivent sur cette tendance. Les chiffres avancés par Arvalis-Institut du végétal (217€/t) sont, selon Philippe Pinta, similaires à ceux avancés par Cer France. Les engrais, l’énergie et le prix des pièces détachées sont responsables de cette inflation des coûts de production.

 

 

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