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Gel et cultures Suspendre les interventions et faire ses reliquats

Les conseillers références grandes cultures de la Chambre d’agriculture de l’Oise, adaptent leur conseil à la vague de froid qui touche la France, en espérant qu’elle ne pénalise pas trop de parcelles. En blé, il s’agit de suspendre les interventions, de désherbage notamment, mais de profiter des conditions pour faire ses mesures de reliquats. En colza, le gel pourrait résoudre le problème des sanves.

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Cette année, les mesures de reliquats azotés seront
particulièrement utiles. L'année 2011 présage de niveaux un peu
plus élevés qu’à l’accoutumée et hétérogènes. (© Terre-net Média)

François Dumoulin, conseiller grandes cultures de la Chambre d’agriculture de l’Oise, évoque la chute des températures en France alors que l’état d’avancement des cultures de blé est depuis longtemps source d’inquiétude face au risque de gel. « C’est un peu ce que l’on craignait sur les parcelles exagérément développées avec des plantes fragilisées par l’étiolement et des épis décollés du plateau de tallage. » En l’absence de couverture neigeuse qui viendrait protéger les plantes, il faut se rassurer : « Heureusement le gel arrive assez progressivement et jusqu’à – 10 °C les dégâts devraient se limiter à quelques zones de cultures déjà affaiblies ». Paradoxalement, les couverts très denses peuvent même protéger un peu la base des plantes.

Suspendre les interventions

En janvier, quelques périodes ont été favorables au désherbage. « Pour l’instant, toutes les interventions avec les produits type sulfonylurées sont suspendues. » Le conseiller préconise d’attendre un redoux humide. « D’ici trois semaines, si l’hiver est terminé et, si possible, après avoir désherbé les parcelles qui le nécessitent, on commencera à penser à l’azote. » Sur le plan sanitaire, rappelons qu’à moins de détruire le feuillage, le froid ne détruit pas l’inoculum déjà présent en parcelle. Il ne fait que stopper son développement.

Démarrer les mesures de reliquats

L’idéal est de mesurer ses reliquats azotés, juste avant le premier apport, pour gommer tout risque de variation entre la prise d’échantillon et le début de la fertilisation. « Cependant, selon François Dumoulin, profiter du gel et de la portance des sols pour prélever paraît logique, d’autant plus que les conditions climatiques annoncées ne risquent pas de faire fortement évoluer le niveau des reliquats. » Et, sur précédent riche, un prélèvement précoce peut conduire à « s’abstenir du premier apport s’il y a au total plus de 60 unités dans les deux premiers horizons ». Quant au nombre de carottes, il insiste sur le fait qu’ « en dessous de huit, mieux vaut prendre la moyenne, huit étant déjà un compromis entre précision et coût du prélèvement en situations normales ». Ainsi, sur les parcelles ayant reçu des amendements azotés en interculture, il en faut dix.

Le froid : solution au problème sanves en colza ?

« En colza, la durée et surtout l’intensité des gelées en cours et à venir devrait mettre fin à la problématique des sanves dans une majorité de cas », prévient Ewen Géry. Dans le cas contraire, avertit le conseiller, il ne resterait plus beaucoup d’options disponibles, hormis le broyage des plants dépassant du colza dans les zones les plus infestées pour limiter la pression.

Ralentir la montaison

Le colza pouvant encore défolier, les pesées sortie hiver atteindront la fin de l’épisode de froid. « L’installation des pièges pour le suivi des ravageurs peut également être retardée sans trop attendre pour autant, les premiers vols de charançon de la tige ayant été observés dés la mi-février l’an dernier. » Le premier moyen de lutte contre ce ravageur est un colza suffisamment lignifié avant l’arrivée des premiers individus avec l’avantage de limiter également le risque de verse. « Il faut donc ralentir la montaison à la reprise de végétation en retardant le premier apport d’azote. »

Retrouvez l'intégralité de la note En arpentant champs et prairies sur le site de la Chambre d'agriculture de l'Oise.

 

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