Dégâts de gel sur pois Anticiper le diagnostic en vérifiant l’état et la couleur des racines
La vague de froid et le gel ont pu provoquer des dégâts sur les cultures de pois d’hiver, alors déjà bien développées et même en pleine croissance. La chute progressive des températures sur plusieurs jours et la présence parfois de neige ont fait varier le niveau d’impacts. Pour évaluer leur importance dès maintenant, plutôt que d’attendre comme convenu plusieurs jours après un dégel complet, alors que des fenêtres de semis de pois de printemps devraient très vite s’ouvrir, l’Unip conseille d’observer l’état des racines et du collet.
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« En cas de dégâts de gel en cultures de pois, il convient d’attendre le retour de températures douces pendant plusieurs jours pour observer les conséquences : reprise de végétation ou apparition de symptômes de dépérissement. Cependant, des créneaux de semis de pois de printemps en remplacement pourraient survenir très vite à présent », réagit l’Unip. L’institut donne un moyen d’anticiper le diagnostic grâce à l’observation de quelques plantes prélevées avec leurs racines. « Dans tous les cas, ne pas précipiter de décisions de retournement. Les dégâts du gel très tardif de mars 2010 avaient montré les bonnes capacités de récupération du pois. »
Des plantes cisaillées au collet
La résistance au froid du pois d’hiver est maximale entre 2 et 4 feuilles et, selon les variétés, jusqu’à des températures entre - 13 et - 18°C sans neige. « Elle diminue autour de 6-8 feuilles (avec vrilles sur la tige principale, soit 8-10 nœuds en comptant les deux premières écailles), lorsque l’initiation florale est atteinte », intervient l’Unip. Le froid intense de ces dernières semaines a pu provoquer des dégâts de gel là où il n’y a pas eu une couche de neige protectrice. « Des brûlures sur feuilles, jusqu’à des destructions de tiges, peuvent être d’ores et déjà visibles. Dans le meilleur des cas, de nouvelles ramifications des deux premières écailles prendront le relais. Les situations les plus préoccupantes se situent en Champagne où des plantes ont parfois été cisaillées au niveau du collet. Mais des plantes encore vertes aujourd’hui peuvent aussi brunir au fil du temps. » Il est donc important de vérifier l’état du collet et des racines jusqu’à 5 cm en dessous de la graine. « Si le collet et les racines sont bruns et mous, la plante ne repartira pas. En revanche, s’ils sont bien blancs et sains, il y aura peu d’impact sur le rendement. »
Semis précoces moins résistants
Afin d’établir un état des lieux plus précis de la variabilité des dégâts, l’Unip, en collaboration avec Arvalis-Institut du Végétal, a lancé une enquête auprès de ses partenaires (coopératives, Chambres d’agriculture, sélectionneurs,….). « L’effet du gel semble plus important sur les semis précoces (20-25 octobre) que sur les semis plus tardifs (vers le 5-10 novembre), réalisés conformément aux préconisations habituelles pour du pois d’hiver, excepté dans l’Est où même des semis tardifs ont pu souffrir du froid intense. » Par ailleurs, dans des essais semés précocement, fin octobre dans le Centre et dans l’Ouest, les variétés plus sensibles au froid (Indiana) sont plus touchées que les plus résistantes (Isard, James) ou les plus tardives (Enduro). « L’analyse détaillée de cette enquête permettra d’affiner les préconisations de choix variétal et de date de semis pour les semis de l’automne prochain. »
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