Election présidentielle 2012 Villepin savoure son statut d'encore candidat au Salon de l'agriculture
Plus que 15 jours pour glaner les derniers des 500 parrainages d'élus requis pour la course à l'Elysée. Dominique de Villepin en affiche « 400 » au compteur et ne semble plus guère se faire d'illusions. Mais vendredi, lui, le non-élu, a savouré son statut d'encore candidat à la présidentielle en arpentant les allées du Salon de l'Agriculture.
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Un candidat sans « machine de guerre »
Début du marathon. Certes moins long qu'il y a deux ans, où il était resté jusqu'à la fermeture. « Le record, c'est moi qui l'ai... », plaisante ce proche de Jacques Chirac, la grande figure du Salon. Sous le regard de Valentine, imposante vache gasconne de 837 kilos, Alexandre, 11 ans, venu de Trappes, s'approche pour une photo avec « M. le président ». « Mais non, c'est pas le président », corrige sa mère. Interrogé au stand basse-cour sur ses parrainages, Dominique de Villepin assure que « oui », il « progresse ». « Nous avons passé la barre des 400 ». Réponse le 16 mars.
« Faut y aller !», lui lance Alain Pretot, 68 ans, retraité « plutôt de droite ». « Ça, c'est un mec. Il présente bien. Mais il est tout seul, il n'a pas la machine de guerre derrière lui », confie ce visiteur après son passage. « Les 500 signatures, il ne les aura pas... », confesse un proche de l'ex-Premier ministre. « Ce serait un véritable scandale », s'emporte le député Jean-Pierre Grand, fidèle parmi les fidèles, en évoquant « des pressions » du camp Sarkozy. « Vous allez voir la présidentielle... Ça va être un désastre pour Sarkozy. Et les législatives... une vague rose », pronostique M. Grand.
« Sa popularité est intacte »
Dominique de Villepin, lui, refuse de broyer du noir. Malgré ses 1 à 2 % dans les sondages. « Au baromètre du plaisir, je suis en tête, largement... ». Il se veut facétieux entre un morceau de bleu du Vercors et un verre de lait aromatisé au sirop de châtaigne. « Les politiques ont tendance à faire avec la volaille comme avec les électeurs, ils les plument... », lance-t-il devant un coq Brahma bien gras. Sur un livre d'or, au stand Planète viande, il signe en dessous du ministre Xavier Bertrand: « On n'est pas sectaire... ». Et qu'on se le dise, il « se battra jusqu'au bout ». « Je n'ai pas mis ma culotte de chou pour me faire brouter le derrière par les petits lapins! ».
Quelques fugaces « Villepin président » fusent à son passage. Marcel Tondji, franco-camerounais, l'approche pour lui promettre son vote: « Je veux vous féliciter pour votre discours de l'Onu sur l'Irak », en 2003. « Vous voyez, sa popularité est intacte. Au marché du Val-Fourré, il peut y aller sans policier, lui... Les gens sont toujours bienveillants, jamais le moindre commentaire désagréable », s'extasie son indéfectible bras droit, l'ex-ministre Brigitte Girardin. Avec une mention spéciale pour les jeunes et les dames. « Il est beau en vrai », glisse une quadra. « C'est quand même un très bel animal », ose une blonde sexagénaire au stand de la Guyane.
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