Election présidentielle 2012 Toutes les réponses de Nathalie Arthaud à vos questions
Succédant à Arlette Laguiller qui a porté la voix de Lutte ouvrière depuis 1974, Nathalie Arthaud répond aux questions posées par les agriculteurs sur les forums de Terre-net Média. A travers ses réponses, la candidate communiste à l’élection présidentielle 2012 dévoile sa vision de l’agriculture française.
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Les questions ci-dessous auxquelles Nathalie Arthaud a répondu sont extraites des forums de Terre-net.fr, Elevage-net.fr et Viti-net.com.
Retrouvez également l’interview de Nathalie Arthaud en cliquant ici.
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La France doit-elle sacrifier son excédent commercial de près de 12 milliards d’euros pour rendre son agriculture plus écolo-compatible ? |
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Nathalie Arthaud: Je ne crois pas que dans le « monde agricole » ou « l’agriculture française », on soit tous égaux. Il y a les petits agriculteurs qui peinent à se faire un smic par mois. Il y a les ouvriers agricoles, les saisonniers qui font partie des catégories du monde du travail parmi les plus mal payées de ce pays. Et il y a les gros, voire les très gros agriculteurs. Les différences de classes sociales ne sont pas pour moi exclusives au monde de l’usine, entre l’ouvrier et les actionnaires ou le patron. Certains agriculteurs sont en fait des capitalistes de la terre. Pour d’autres agriculteurs, la vie est dure, très dure car les revenus, en particulier dans les trois dernières années, restent bien précaires pour garantir la survie de l’exploitation, voire la survie tout court. J’ai lu dernièrement qu’on estimait à 400 par an, voire à 800 selon les sources, le nombre de suicides d’agriculteurs. On se suicide plus parmi les agriculteurs que dans les autres professions, semble-t-il. Alors, permettez-moi de ne pas parler des agriculteurs en général pour ne pas gommer des situations très variées. L’agriculture rapporte beaucoup, ces 12 milliards en témoignent, mais à qui rapporte-elle vraiment ? C’est comme si vous disiez à un ouvrier de l’automobile que Peugeot-Citroën, ça rapporte en croyant que ça lui rapporte à lui alors qu’il est au smic. Et ce n’est pas au nom de cela qu’il faut discuter d’une agriculture respectueuse de l’environnement. |
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Plusieurs formes d’agricultures peuvent-elles coexister avec des secteurs orientés à l’export et vers l’agro-industrie et, d’autres orientés sur les circuits de proximité ? Ou bien sont-ils incompatibles ? |
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Nathalie Arthaud: Mais, c’est ce qui se passe déjà, non ? Avec d’un côté des petits agriculteurs, de moins en moins nombreux, qui tirent plus ou moins le diable par la queue et dont les produits se vendent dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres ou plus ; ce sont parfois les mêmes qui ont transformé une partie de la ferme en gîte rural… Et puis de l’autre côté il y a l’activité agricole capitaliste. C’est finalement comme dans la distribution : le poids des grandes surfaces n’a pas complètement éliminé le petit commerce de proximité ! Pour moi ce qui est incompatible, c’est l’activité agricole tournée vers le profit et la fonction première de l’agriculture qui est de nourrir les hommes. Et avec la crise économique actuelle, la contradiction va devenir de plus en plus apparente et même de plus en plus explosive : on peut produire suffisamment pour tous, et pas qu’à l’échelle de ce pays, et pourtant les problèmes alimentaires augmentent. Cette situation n’est pas compatible avec ma conception de la vie. La priorité des activités agricoles devrait être de satisfaire les besoins de tous, sans sacrifier personne sur l’autel du profit, ni les petits producteurs de denrées agricoles, ni les consommateurs. |
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Peut-on envisager une production alimentaire en France sans agriculture compétitive ? |
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Nathalie Arthaud: Vous voulez dire sans agriculture capitaliste ? Si c’est cela, oui, je le pense, puisque je suis communiste. Et pas seulement pour la France. Je pense qu’aujourd’hui, l’humanité s’est hissée à un niveau de production, grâce à l’évolution technique et scientifique, qui permettrait de produire en fonction des besoins de tous et pas seulement pour le marché solvable. D’ailleurs, bien des productions agricoles sont en surproduction par rapport au marché. Alors on limite la production, voire on détruit des denrées. C’est une aberration, non ? Surtout je pense que « la compétitivité », pour reprendre votre expression, est en train de nous conduire vers le gouffre. Il y a les problèmes environnementaux liés à la façon dont on utilise la terre ou dont on pratique l’élevage dans cette société capitaliste.
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La Pac fête ses 50 ans. Malgré ses défauts, son bilan est-il globalement positif ? |
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Nathalie Arthaud: Pour le Crédit agricole, c’est indiscutable ! En quelques décennies, la banque « verte » comme disaient certains, la banque qui « accompagnait » les transformations des campagnes, est devenue un mastodonte financier, une banque capitaliste comme toutes les autres qui participe à des opérations spéculatives à l’échelle de la planète. C’est à l’image de ce que le monde agricole est devenu : certes on produit plus, certes un pays comme la France, où les rendements céréaliers en 1950 étaient, je crois, les mêmes qu’en 1850, est devenue exportateur. Mais tout cela s’est fait surtout aux bénéfices des plus gros producteurs, ceux qui avaient les reins suffisamment solides pour tenir et grossir encore. Les autres, le plus grand nombre, ont disparu des campagnes. La Pac, ce sont des milliards de subventions, et plus on est un gros exploitant, plus on touche dans l’opacité la plus complète, même si, depuis 2009, l’Union européenne oblige à rendre publics les bénéficiaires. On se souvient qu’Albert de Monaco, pour une raison qui m’échappe d’ailleurs, avait reçu autour de 250.000 euros ! Et au final, les subventions et les aides dans le cadre de la Pac reviennent surtout aux industriels de l’agroalimentaire et aux groupes industriels qui encadrent l’activité agricole, semenciers, producteurs de matériels, etc. Alors, l’intégration plus complète des campagnes et de l’activité agricole de ce pays au capitalisme s’est faite sous le saint patronage de la Pac. Mais le problème, ce n’est pas la « politique agricole commune ». En fait, il en faudrait une réelle à l’échelle de l’Europe et même à l’échelle du monde. Le problème, c’est le capitalisme ! |
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L’euro est-il l’ennemi d’une Pac forte, régulée permettant des prix rémunérateurs pour les agriculteurs ? |
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Nathalie Arthaud: Les problèmes de revenus des agriculteurs ont-ils commencé avec l’euro ? Bien sûr que non. Et puis encore une fois, de qui parle-t-on quand on parle des « agriculteurs » en général ? En 2011, le revenu moyen des agriculteurs a baissé de 2,3 %. Mais pas celui des viticulteurs, alors qu’il est déjà largement au-dessus de la moyenne, tout en reflétant des situations contrastées selon les vignobles. Aujourd’hui beaucoup d’agriculteurs sont sous la coupe des banques, des centrales d’achat, des coopératives de production. Beaucoup ont une activité comparable aux sous-traitants dans l’industrie : ils obéissent à leurs donneurs d’ordre. Et les donneurs d’ordres sont toujours plus puissants. Le problème, ce n’est donc pas l’euro. Le problème, c’est que toute l’activité agricole est organisée pour une économie de marché où les plus puissants dictent leurs lois. Pour ceux des agriculteurs qui parviennent à peine à vivre de leur activité ou qui travaillent sans compter pour rembourser leurs prêts, leur ennemi n’est pas l’euro, mais l’organisation aberrante de cette société. |
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Le retour au franc et à la souveraineté monétaire sont-ils la solution aux problèmes des agriculteurs et à la faiblesse de leurs revenus ? |
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Nathalie Arthaud: Ceux qui, parmi les dirigeants, le laisse croire mentent. Présenter un retour au franc comme la solution est un écran de fumée destiné à masquer les vrais responsables. Quand un agriculteur est écrasé de dettes ou que les taux d’intérêt deviennent écrasants, qu’est-ce que cela change que ce soit en francs ou en euros ? Quant à la souveraineté monétaire, il ne faut pas être naïf. Avant l’introduction de l’euro, aucun agriculteur, pas plus qu’aucun salarié ou travailleur, n’avait de souveraineté sur les décisions de la banque de France ou les choix des banques du pays. Le système financier, comme aujourd’hui, échappait à tout contrôle de la population. Le problème n’est pas la monnaie dans laquelle se font les transactions ou les prêts et les remboursements. Le problème, c’est que les banques, le système financier en général et les activités qui lui sont liées ont pour but de rapporter du profit privé, quelles que soient les conséquences pour l’ensemble de la société. C’est pourquoi d’ailleurs, dans la crise actuelle, je défends l’idée d’exproprier toutes les banques pour constituer un établissement unique placé sous le contrôle des salariés et de la population. Les petits agriculteurs y trouveraient leur compte par des prêts qui n’auraient pas comme conséquence de leur sucer le sang. |
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Etes-vous favorables à la réaffirmation d’un prix minimum pour les principaux produits agricoles ? |
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Nathalie Arthaud: Je ne suis pas pour les prix minimums car ces deniers permettent tout juste aux petits agriculteurs de survivre. Par contre, ils font le bonheur des gros voire des très gros qui ont plus de moyens pour s'enrichir. En revanche, je suis pour un revenu minimum, y compris pour les petits agriculteurs et c'est à cela que devraient servir les aides. Et ces aides, je suis pour les financer en prenant sur les profits des très gros agriculteurs ! |
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Etes-vous favorable à la suppression des quotas laitiers d’une part, des droits de plantation de vignes d’autre part, et plus généralement aux dispositifs européens de régulation de l’offre ? |
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Nathalie Arthaud: Pour ce qui est des droits de plantations de vignes, les manœuvres que leurs révisions éventuelles soulèvent sont bien significatives de ce qu’est la construction européenne : d’abord une foire d’empoigne pour que certains conservent ou imposent leurs intérêts. Je ne suis pas forcément pour que l’on fasse pousser des plans de vignes partout, mais quand je vois monter au créneau les représentants des vins de Bordeaux ou autres, quels intérêts vont-ils défendre ? Et puis tout cela se passe complètement au-dessus de nos têtes, hors de tout contrôle. Même le tout petit viticulteur n’a probablement pas la parole dans cette affaire.
C’est aussi de ce point de vue que la question des quotas laitiers est une aberration engendrée par l’économie de marché : on récompense la limitation de la production alors que techniquement on peut produire plus, transformer, transporter, voire stocker et conserver en sachant que la sous-nutrition touche un milliard d’êtres humains sur terre. En Europe même, la pauvreté, la misère augmentent et des familles de plus en plus nombreuses se privent faute de moyens pour acheter. Regardez le nombre de repas servis par les Restos du cœur cette année ! Alors le problème, c’est la production pour le profit, pour le marché exclusivement solvable. Et même du point de vue des éleveurs, quotas ou pas quotas, ce sont les plus puissants, ceux qui ont les cheptels les plus performants, qui sont dans les bonnes grâces des banques ou des commanditaires, qui tirent leur épingle du jeu. Alors ce qu’il faudrait pour les producteurs de lait, comme pour les consommateurs et les populations, c’est que l’on produise en fonction des besoins. Dans votre question vous parlez de « réguler l’offre ». En tant que communiste, je préfère le mot planifier : je pense surtout qu’il faudrait planifier la production pour que chacun ait ses besoins satisfaits ! |
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Etes-vous favorable à une représentation de tous les syndicats dans toutes les organisations professionnelles ? |
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Nathalie Arthaud: Oui, pourquoi certains syndicats devraient-ils être écartés et pas d’autres ? |
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Au regard de la faiblesse des retraites agricoles, envisagez-vous une refonte du régime social agricole ? Etes-vous pour une convergence vers le régime général ? |
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Nathalie Arthaud: Tous les agriculteurs ne sont pas égaux devant la retraite, au même titre qu’ils ne le sont pas quand ils sont actifs. Mais je sais que beaucoup d’agriculteurs retraités, ou d’épouses d’agriculteurs décédés, vivent avec quelques centaines d’euros, souvent en dessous du seuil de pauvreté. C’est le cas aussi pour des centaines de milliers de salariés retraités, en particulier de femmes. Alors oui, il faudrait une refonte du régime social, si l’on veut reprendre votre expression, pour tous les travailleurs de ce pays, en particulier sur le terrain des retraites ! Là encore les intérêts des petits agriculteurs rejoignent ceux du monde du travail en général : on devrait augmenter les pensions pour tous et de façon très significative et que leur augmentation suive l’évolution des prix. Qui aujourd’hui peut vivre avec moins de 1 700 euros. Et ce serait entre autres aux actionnaires des industries de l’agroalimentaire, à ceux des géants de la distribution, à tous ceux qui vivent sur le dos du travail des petits agriculteurs, de prendre sur leurs profits pour garantir une retraite digne pour tous. |
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Etes-vous favorable à une Tva sociale pour financer l’ensemble de cette protection sociale du secteur agricole ? |
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Nathalie Arthaud: Comment une Tva peut-elle être sociale ? C’est là encore une aberration, qui revient à alourdir la facture pour les couches populaires, pour le monde du travail. Ce que je pense, c’est que le secteur agricole génère des dizaines de milliards de profits qui se partagent entre les gros agriculteurs, les industriels fournisseurs de semences, de produits phytosanitaires, de matériels agricoles, les industriels de l’agroalimentaire, la distribution et encore une fois n’oublions pas les banques. Ce sont eux qu’il faut mettre à contribution. Et puis, pour ce qui est de la couverture médicale, et cela rejoint l’ensemble du monde du travail, que l’on prenne sur les profits des trusts pharmaceutiques ! La question de fond reste : qui doit payer ? |
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Souhaitez-vous le plafonnement des exploitations les plus importantes et la redistribution des surfaces vers les plus petites pour favoriser l’emploi ? |
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Nathalie Arthaud: Je ne crois pas que ce soit le problème. Les petits exploitants agricoles font souvent des journées de travail qui n’en finissent pas et mettent à contribution parfois la famille ou l’épouse. S’ils n’embauchent pas, c’est parce qu’ils n’en ont pas les moyens, ce n’est pas un choix. La question de l’emploi est d’abord un problème social. Pour favoriser l’emploi, c’est à l’échelle de toute la société qu’il faut donner des réponses. Et d’abord interdire les licenciements, dans les grandes entreprises ou sur les grandes exploitations, car les moyens financiers existent pour répartir la charge de travail entre tous. Oui, là aussi, il faudrait prendre sur les profits présents et passés, voire sur les fortunes personnelles qui se sont construites en parasitant le travail humain. Et puis l’Etat pourrait « salarier » directement dans des exploitations agricoles. Oh, ce serait de l’économie dirigée ? Mais les subventions que la Pac fait pleuvoir sur les plus gros exploitants, ce n’est pas de l’économie dirigée ? Alors, sur cette question comme pour le reste, c’est d’abord un problème social, un problème d’organisation sociale et de ce que l’on privilégie : l’intérêt commun ou les profits d’une poignée ? |
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La reprise des exploitations agricoles va être un défi pour l’agriculture au cours de la prochaine décennie. Quelles mesures concrètes comptez-vous prendre pour encourager les jeunes à s’installer en agriculture ? |
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Nathalie Arthaud: Personne ne sait quelle sera la situation économique en Europe et dans le monde dans un an ou six mois. Alors ce qui va se passer dans la prochaine décennie, personne ne le sait, pas plus sur le terrain de l’activité agricole que sur le reste ! Ce qui est certain, c’est que le principal défi qu’auront à relever les milieux populaires des villes et des campagnes, et leurs jeunesses en particulier, sera de ne pas supporter le fardeau de la crise économique que les actionnaires et les banquiers nous impose. Tous les commentateurs le disent, sans une once de critique souvent : les peuples auront à supporter pendant des décennies le fardeau de la dette. Alors, je crois que l’avenir de l’agriculture, comme du reste de l’activité des hommes, dépendra en grande partie de la capacité des travailleurs des villes et des campagnes à débarrasser le monde de la production pour le profit privé. Voilà à mon sens le principal défi à relever pour les dix prochaines années… même si l’on veut s’installer comme jeune agriculteur. |
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Les règles environnementales sont sources de distorsions de concurrence. Souhaitez-vous mettre un terme à la surenchère française en la matière par rapport à ses voisins européens ? Ou, au contraire, souhaitez –vous défendre une harmonisation des règles sociales et environnementales en Europe ? |
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Nathalie Arthaud: Vous posez cette question alors qu’un agriculteur ici en France vient de gagner son procès contre Monsanto, et c’est tant mieux. Dernièrement, au Salon de l’Agriculture, il y a eu une manifestation en soutien de deux salariés intoxiqués par des pesticides. D’ailleurs, ils ont été licenciés par leurs employeurs. Et il ne faut pas oublier l’usage du chlordécone aux Antilles pour traiter les bananes, qui est responsables de cancers. Les premières victimes des pollutions, des produits dangereux, ce sont d’abord les exploitants et les salariés agricoles, comme dans les usines pour les travailleurs. Donc oui, bien sûr, je suis pour un contrôle rigoureux des produits utilisés dans l’agriculture pour protéger l’environnement mais aussi ceux qui travaillent ! Mais là encore, la recherche du profit maximum et la santé ou le respect des règles environnementales sont incompatibles, contradictoires. Des règlements, des codes de bonne conduite, il en faut. Mais ce qui est nécessaire, c’est un contrôle rigoureux par les travailleurs, les utilisateurs, les consommateurs, de ce qui est produit et avec quoi. |
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Etes-vous favorable au développement des cultures Ogm en Europe et à leur introduction en France ? |
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Nathalie Arthaud: Tout d’abord, je suis pour la recherche sur les Ogm. En fait, depuis l’apparition de l’agriculture et de l’élevage, les sociétés humaines ont fait de l’« Ogm » mais sans le savoir en quelque sorte. Aujourd’hui les sciences explorent et modifient le gène de l’intérieur, si l’on peut dire. Sur le plan moral, ça ne me pose aucun problème. Le problème, c’est que ces progrès scientifiques sont livrés à des groupes qui ont comme horizon le profit et le profit à court terme. Et la prudence, c’est contraire aux objectifs des sociétés capitalistes quand il y a de l’argent à se faire. Monsanto ou Cargill n’ont rien d’organisations philanthropique. Alors, la méfiance non pas vis-à-vis des Ogm mais vis-à-vis de ces groupes capitalistes est tout à fait compréhensible. Nous avons encore en tête le scandale des farines animales et de la maladie de la « vache folle ». Finalement, les réticences des consommateurs freinent probablement leur introduction ici, et je partage cette réserve. |
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Approuvez-vous l’adoption de la loi sur les certificats d’obtention végétale qui autorisera les semenciers à demander une participation financière des agriculteurs pour la recherche variétale ? |
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Nathalie Arthaud: Je ne connais pas cette loi. Mais telle que vous formulez la question, cela voudrait dire que les exploitants verseraient des contributions à Vilmorin ou Limagrain qui interviennent sur des marchés à l’échelle de la planète et dont les chiffres d’affaires dépassent le milliard ? Si c’est cela, c’est une loi assez emblématique du fonctionnement de la filière agricole : l’exploitant est coincé en amont et en aval par des entreprises, industrielles ou financières, dont les enjeux sont de faire du profit. |
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