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Agriculture biologique « Les maladies ? Ce n’est pas une préoccupation »

Jean-Luc Ortegat, agriculteur bio à la Neuville-sur-Oudeuil, cultive de l’épeautre sur 45 ha. « L’épeautre a remplacé le blé le temps d'achever, cette année, la conversion de l’exploitation. » Quand il entend parler de maladies des céréales, il rétorque : « C’est le dernier de mes soucis, surtout en l'absence de solutions curatives. » Gilles Salitot, son conseiller de la Chambre d’agriculture de l’Oise approuve : « En production bio, les maladies ne sont pas une préoccupation... contrairement aux adventices ».

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L'épeautre cultivé par Jean-Luc Ortegat (à dr.) est sensible aux mêmes maladies que le blé tendre. (© Terre-net Média)
La parcelle dans laquelle nous avançons impressionne par la hauteur de la culture, à 1,30 m. « Il s’agit de Frankencorn semé au 20 octobre, une variété de grand épeautre bio », précise Jean-Luc Ortegat, agriculteur de la Neuville-sur-Oudeuil. Par nature, les plantes montent haut mais cette année est particulièrement exceptionnelle.

 

Rotation : plus c'est long, plus c'est bon !

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Gilles Salitot, son conseiller de la Chambre d’agriculture, revient sur les conditions particulièrement favorables du printemps : « L’eau au mois d’avril, la minéralisation du sol et une proportion d’épis entre 30 et 50 % plus importante que les années passées, laissent une très belle impression et permettre d’envisager un très bon potentiel ». L’agriculteur se fixe un objectif de 45 q/ha mais, en l’état actuel des choses, pense pouvoir atteindre 60 q/ha.

 

Trois ans de prairies avant trois de céréales

« Pourtant, explique l’agriculteur, nous sommes sur une terre difficile avec beaucoup de silex. Pour assurer un potentiel sur ce type de parcelles, je mets en place une rotation basée sur trois ans de prairies, suivis de trois céréales. Ici, du triticale a précédé le grand épeautre. Cela me dispense de désherbage… le principal frein en système bio. J’ai passé une fois la herse étrille cette année mais j’aurais pu l’éviter. »

Des résultats prometteurs en terres à silex.

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La maladie n’a pas épargné la culture. Gilles Salitot observe « une F4 sénescente couverte en totalité par la septoriose, une F3 couverte à 95 %, une F2 à 60 %, alors que sur la F1 apparaissent des taches de rouille ». Les maladies ont progressé de manière très importante cette année. L’objectif, comme pour les autres céréales, est de maintenir la dernière feuille verte pour que la photosynthèse ait lieu et que le remplissage du grain se fasse correctement. « La présence de rouille est plus préoccupante car le grand épeautre y est sensible », confie le conseiller.

Une espèce sélectionnée pour sa résistance et une date de semis retardée en premières garanties contre les maladies. Les facteurs de compensation, niveau de biomasse et nombre d'épis au m², finiront de limiter l'impact sur le potentiel.

Gaec Ortegat à La Neuville-sur-Oudeuil

En Gaec avec son frère et sa sœur.
Conversion démarrée en 2001 avec celle de l’élevage de 35 vaches allaitantes charolaises et des prairies ; la dernière étape est achevée.
210 ha de Sau : prairies naturelles et temporaires, maïs grain, féverole, épeautre (45 ha) et triticale (25 ha) pour la vente du grain et la production de semences (20 ha), luzerne, avoine et lentille.

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