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Implantation des colzas Semis, levée, désherbage et ravageurs, les questions que soulèvent les conditions sèches

Les conditions climatiques des trois dernières semaines et les prévisions météorologiques à court et moyen termes soulèvent de nombreuses questions et inquiétudes sur les semis et la levée des colzas, et l’efficacité des produits herbicides. Le Cetiom apporte ses réponses et admet que la vigilance est de mise.

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Les sols secs ont rendu l'implantation des colzas difficile et le manque de pluie retarde les levées. (© Terre-net Média)

« Les récoltes tardives, la vague de chaleur du mois d’août et l’absence de précipitations significatives perturbent l’implantation des colzas. » Le Cetiom rappelle ainsi le contexte propice aux nombreuses questions liées aux semis de colza. « La préparation des sols a été retardée et parfois laborieuse. Les orges de printemps, dont les surfaces étaient importantes cette année, laissent des sols très secs, difficiles à reprendre. Dans les sols argileux, les mottes sont difficiles à casser. La qualité du lit de semences, médiocre, n’est pas favorable à la germination des colzas, d’autant plus dans un contexte de faibles précipitations. »

Ainsi, deux tiers des colzas semés n’ont pas encore levé. « Certains agriculteurs repoussent l’échéance du semis et s’interrogent sur l’emblavement en colza, d’autres, sur l’efficacité des herbicides appliqués ou le positionnement stratégique des produits pour en tirer le meilleur. » L’institut apporte ses réponses.

Semer, même dans le sec

Pour ceux qui n’ont pas encore semé, « le sec ne doit pas être un frein à l’implantation. Après un semis dans le sec, une faible pluie de 10 mm est suffisante pour faire lever correctement un colza, à condition que le sol ne soit pas trop motteux. » Le Cetiom recommande un semis à 2 cm de profondeur. « Les semis trop en surface risquent d’engager leur germination en cas de faible pluie. Les semis plus profonds retardent la date de levée. Et les graines, une fois semées, restent viables, sauf si elles engagent leur processus de germination. Dans ce cas, soit elles lèvent et deviennent plantes, soit elles se dessèchent et sont perdues. » Un autre levier, celui de la densité de semis qu’il est possible d’accroître légèrement, « de l’ordre de 20 % (notamment en sol motteux) » et le recours aux hybrides qui ont, « en général, une meilleure aptitude au semis tardif ».

Concernant les dates de semis, la période optimale, celle qui permet une bonne implantation du colza 8 années sur 10, est dépassée. « Toutefois, semer du colza reste possible pendant encore plusieurs jours, rassure le Cetiom. Des levées de début octobre peuvent encore atteindre un développement suffisant pour passer l’hiver, même si tout dépendra du climat de l’automne et de l’hiver. »


Dates butoir de semis des colzas. (© Cetiom)

Trop tôt pour décider de changer de culture

Dans tous les cas, l’institut prévient qu’il est trop tôt pour décider de changer de culture. « Si l’agriculteur a déjà engagé des charges conséquentes (semences hybrides, herbicides) pour son colza, il lui faudra patienter jusqu’à la sortie de l’hiver. S'il a limité son investissement au minimum (graines de ferme, pas de désherbant appliqué), alors, à la fin de la période optimale de semis du blé, il pourra décider de conserver ou non son colza en fonction de la date de levée et de la densité de la culture. Enfin, s'il n’a pas encore semé, il doit vérifier la faisabilité. »

Un désherbage délicat à mettre en œuvre

Le Cetiom aborde également la question du désherbage que compliquent les conditions sèches. Sur les parcelles ayant déjà reçu les herbicides, la patience est de mise. « Sur les sols à tendance limoneuse, les herbicides se réactivent avec les pluies. En sols plus argileux, ils ont également cette capacité, mais une partie a pu passer en solution avec la première pluie, être captée par les argiles actuellement déssechées et rendue indisponible. »

Sur les parcelles où le programme herbicide n’est pas encore appliqué, il faut adapter sa stratégie aux produits à disposition.

Dans tous les cas, une surveillance du salissement des parcelles au cours de l’automne sera nécessaire pour intervenir le cas échéant en rattrapage. « Il faut notamment s’attendre à une forte pression en repousses de céréales. » En complément des solutions chimiques, herse étrille et bineuse pourraient être de bon secours.

Avec des levées tardives, attention aux bioagresseurs


Les petits colzas seront plus sensibles aux ravageurs. (© Cetiom)

Qui dit levée tardive dit croissance automnale des colzas modérée à faible, donc une sensibilité accrue aux attaques de ravageurs. « C’est un facteur aggravant en matière de risque limaces, altises, pucerons et charançon du bourgeon terminal. » Contre les limaces, une surveillance assidue s’imposera de la germination jusqu’au stade 3-4 feuilles du colza, pour éviter des conséquences potentiellement importantes sur le peuplement.

Côté maladie, l’humidité et la fraîcheur des températures de l’automne sont favorables à la maturation et à la propagation des ascospores de phoma. « Et là encore, les petits colzas sont plus sensibles. Pour ceux qui vont semer, veillez à ne choisir que des variétés Tps phoma. »

Retrouvez l’Oléomail du 07/09/2012 derrière ce lien.

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